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Crise du logement: manifestation pour des engagements politiques plus ambitieux

Une manifestation conjointe du FRAPRU, du RCLALQ et du RAPSIM s'est déroulée dans le centre-ville de Montréal dans le but d'interpeller les candidats à la mairie de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Plusieurs organismes de défense des droits des locataires ont manifesté jeudi pour demander aux candidats à la mairie de prendre des engagements «clairs et ambitieux» sur la question du logement dans la métropole.

L’événement était organisé conjointement par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). Le départ a été donné au métro square Victoria-OACI. Plus de 250 personnes ont formé le cortège qui a cheminé jusqu’à l’hôtel de ville.

Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais du FRAPRU, confirme que la question du logement social est un enjeu majeur de la campagne, mais que les élus sont beaucoup trop timides quant à leurs engagements. «Nous interpellons les candidats et candidates à la mairie de Montréal à prendre des engagements ambitieux pour répondre à la crise du logement. Ils font peu ou pas d’annonces en matière de logement social et de lutte à l’itinérance. Pour nous, ça reste inacceptable.»

Leur ambition pour Montréal est d’obtenir 22 500 logements sociaux en cinq ans, explique Mme Lussier. Le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, a avancé quelques données concernant la crise du logement à Montréal.

La situation est catastrophique. En termes de hausse de loyer, cela représente 5 à 6% rien que dans la dernière année. La moyenne des loyers se situe autour de 1500 $, 1600 $. Ici, [dans le quartier du métro Square-Victoria], on parle même de 2000 $. Dans nos comités logement, on recense deux fois plus d’évictions. Pour éviter ces abus, ça prend des actions fortes. C’est pour ça qu’on interpelle les politiciens.

Le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard

Les trois organismes rappellent que près de 180 000 ménages paient leur loyer à hauteur de plus de 30% de leur revenu, avec un revenu médian annuel de 18 800 $. «Les locataires ayant de bas loyers subissent énormément de pression pour quitter leur logement. Il est inacceptable de ne pas mieux protéger les locataires contre les abus et la spéculation», souligne M. Roy-Allard.

«On veut des logements sociaux pour se loger comme il faut. Des condos, il y en a trop, on veut des logements sociaux», a scandé la foule.

Catherine, qui vit actuellement dans un hébergement temporaire au SHAPEM parce que son ancien logement était insalubre, apporte sa voix à la manifestation pour parler de situations précaires. Elle s’inquiète du sort des personnes déplacées. «J’ai dû me battre seule contre des coquerelles ou même [tirer la chasse] à main nue. En tant que locataire, on est peu considéré.» Elle espère que des logements sociaux verront le jour, mais pas sans services adéquats.

Et le registre des baux?

Comme l’expliquent les organismes sur place, les candidats à la mairie de Montréal ont inclus l’instauration d’un registre des baux à leur plateforme électorale, mais ceux-ci espèrent que cela ne représente pas seulement une belle promesse. «C’est ce que l’on demande depuis de nombreuses années. Projet Montréal l’avait proposé voilà quatre, cinq ans, mais ne l’a jamais mis en place. C’est une belle promesse, mais il faut que ça devienne concret au lendemain des élections, sans quoi on va devenir le prochain Toronto», précisent conjointement Mme Lussier et M. Roy-Allard.

Plus tôt cette semaine, Québec a annoncé ne pas mettre en place ce dispositif à la grandeur de la province en invoquant un coût trop élevé et un dispositif de contrôle déjà existant, soit le Tribunal administratif du logement. «Pour qu’un registre des loyers soit efficace, il faut qu’il soit de niveau provincial. Ce n’est pas coûteux pour aider des locataires qui sont laissés à eux-mêmes», lance Catherine Lussier.

«C’est malheureux que Québec rejette un registre des loyers avec des arguments bidons. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de sauvegarder des logements abordables», critique M. Roy-Allard.

De nombreux organismes se sont joints au cortège, comme l’Association des locataires de Villeray, Projet Saint-Charles, le Projet d’organisation populaire d’information et de regroupement (POPIR) et le Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun.

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