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Marc-Antoine Desjardins regrette son alliance avec Balarama Holness

Les chefs des partis Mouvement Montréal et Ralliement pour Montréal, Balarama Holness et Marc-Antoine Desjardins. Photo: Josie Desmarais/Métro

Une fois la date du 7 novembre passée on s’imaginait que la fièvre électorale serait retombée. Il n’en est rien. Dans une longue publication, Marc-Antoine Desjardins dit «regretter son alliance» avec Balarama Holness et dénonce une «supercherie».

Dans la publication intitulée Le mariage blanc, l’ancien chef de Ralliement pour Montréal entend présenter «sa version des faits» et lever le voile sur «une alliance qui n’a jamais été consommée». Un événement qui, selon lui, marque le «pire moment de sa carrière politique».

On aurait dû en rester là et viser de gagner le cœur des gens en faisant bonne figure à 5-7-8 voire 10% dans les intentions de vote. Mais la pression était énorme, j’avais de la misère à voir la forêt derrière l’arbre et tout allait très très vite. Nous étions réceptifs à tout ce qui pouvait nous projeter même si au final, le risque en dépassait les bénéfices. Nous avons cru naïvement en cette chimère. Point.

Marc-Antoine Desjardins

Balarama Holness confirmait en entrevue avec Métro que les sondages ont «absolument» joué un rôle. «Si ça améliore la chance de gagner de mes candidats et mes candidates, c’est important […] Pour nous, comment survivre dans cette élection? On doit s’allier», avait-il indiqué en entrevue avec Métro.

Un sondage CROP mené pour Métro peu de temps avant la fusion accordait 17% des intentions de vote aux deux candidats réunis, soit 9% pour Balarama Holness et 8% pour Marc-Antoine Desjardins.

Pourtant, cette alliance décidée la veille a vite tourné au vinaigre avec le départ du chef de RPM quelques jours plus tard. Marc-Antoine Desjardins affirme avoir été «roulé dans la farine» à quelques heures d’une prise de parole publique le 12 octobre dernier.

Des visions divergentes

Les deux candidats devaient présenter «leur vision commune» alors qu’ils s’opposaient sur les questions du financement du SPVM, sur le rôle du français ou encore le statut de territoire autochtone non cédé de Montréal.

«Il n’était aucunement question de tenir un référendum initié par le comité exécutif sur le statut bilingue de la ville. Je l’avais dit et redit, jusqu’à la veille de l’annonce. […] Jamais il n’avait été question de lancer l’idée d’une guerre linguistique avec un référendum initié par la Ville. […] Jamais, lors de ce point de presse du 12 octobre, il n’a été question de parler du territoire autochtone non cédé, de la séparation du Québec, de la loi 96 ou de l’affranchissement de Montréal des mains du gouvernement du Québec», clarifie M. Desjardins.

«Je n’étais pas avec un politicien, non. J’avais l’impression d’être avec un adulescant en mal de stratégies sportives», lâche t-il en fin de texte.

Au bout du fil, Jean-Pierre Boivin, candidat exclu de Mouvement Montréal, ancien candidat de Ralliement pour Montréal à Verdun dans le district de Champlain–L’Île-des-Sœurs, a lui aussi souhaité revenir sur les événements.

On promettait que les enjeux sur la langue et la police allaient être ajustés (pour refléter un compromis), avoir su ça tout de suite, je me serais présenté comme indépendant. La fusion a tout gâché puis ça a amené à des affaires bizarres.

Jean-Pierre Boivin

Jean-Pierre Bovin précise qu’il avait averti Balarama Holness de son intention de devenir indépendant après les élections, ce à quoi M. Holness a répondu avec compréhension. Le vendredi suivant, M. Boivin recevait un courriel le chassant du parti nouvellement formé et mené par Balarama Holness.

«Pas d’impact» dit Balarama Holness

S’il admet ne pas avoir lu le réquisitoire de Marc-Antoine Desjardins à son endroit, Balarama Holness affirme de son côté que Marc-Antoine Desjardins s’est «floué lui-même» en pensant qu’il allait pouvoir «influencer les politiques claires de Mouvement Montréal, il pensait qu’il avait plus de leviers que ça […] quand il a a vu qu’il n’avait pas le pouvoir d’influencer la ligne de parti, il s’est désisté».

Le parti Ralliement pour Montréal avait très peu de ressources, pas de pancartes, une dizaine de candidats, il était sur son tank de gaz qui était vide.

Balarama Holness

«M. Desjardins s’identifiait comme co-chef alors qu’il avait très peu de pouvoir sur la ligne de parti, sur les enjeux linguistiques et de sécurité publique», ajoute Balarama Holness. Par ailleurs, ce sont «les candidats collectivement qui décident» de la ligne du parti et de ses politiques, indique-t-il.

Plutôt qu’une «fusion» Balarama Holness préfère le terme d’«assimilation», car «si tu rentres dans un nouveau parti politique, tu suis la ligne de parti». Selon lui, M. Desjardins était «un candidat parmi d’autres» amenant avec lui une dizaine de candidats.

Pour M. Holness, cette sortie publique de son ex-allié est une «façon de sauver sa dignité» et le fait qu’il choisisse de le faire après l’élection aura «zéro impact» sur lui, affirme Balarama Holness.

Lors du scrutin, Balarama Holnessa a récolté près de 7,3% des voix sans réussir à faire élire de candidats. Lors de son discours post-électoral, il affirmait que son parti, Mouvement Montréal, était «là pour rester». Il donne ainsi rendez-vous aux électeurs en 2025.

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