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Kinésiologue en entreprise: rentabilité assurée

Mieux vaut prévenir que guérir. Ce célèbre adage, certaines entreprises l’ont mieux compris que d’autres.

En proposant à leurs employés un service de garde pour leurs enfants ou la présence sur le lieu de travail d’un médecin pour soigner les bobos, elles s’assurent de la tranquillité d’esprit de leur personnel tout en minimisant le nombre d’heures de travail perdues. Dans ce contexte, un nouveau poste prend de l’importance : kiné­siologue en entreprise.

Chez Ubisoft, le célèbre concepteur de jeux vidéo, investir dans la santé des employés fait partie des priorités. Pour son repaire du Mile-End, l’entreprise a ainsi embauché trois kinésiolo­gues, dont deux à plein temps.

Mélanie Ladner, diplômée en kinésiologie depuis quatre ans, est arrivée chez «Ubi» en 2005. Elle a pris la direction du gymnase, construit un an plus tôt, alors que l’entreprise comptait alors 800 employés.

Plus de 30 appareils
Dans une salle d’entraînement, digne d’un bon club de fitness, elle monte des programmes personnalisés pour ceux qui veulent retrouver la forme, perdre un peu de bedaine ou s’entraîner pour faire de la compétition.

«On a compté qu’environ 235 employés passent les portes du gymnase de façon hebdomadaire, note-t-elle. Ils viennent en moyenne deux ou trois fois par semaine, surtout le midi.» En période de production, quand le deadline approche, la trentaine d’appareils que compte le gymnase sont particulièrement appréciés pour décompresser, car la durée des journées de travail atteint alors fréquemment les deux chiffres.

Mais le rôle de Mélanie Ladner ne s’arrête pas là. En plus de superviser les activités de santé et de mieux-être au travail, Ubisoft sollicite aussi ses connaissances en ergonomie. «Je montre aux employés intéressés comment bien ajuster leur chaise, car les problèmes partent souvent de là, dit-elle. Ensuite, on étudie la position de chaque objet – du clavier à la souris, en passant par le téléphone – pour éviter que des problèmes de dos, de poignet ou d’épaule n’apparaissent.»

Quel est le retour sur investissement?
Ubisoft reste très discret sur les sommes engagées, aussi bien dans la construction du gymnase que pour l’embau­che des trois kinésiologues. «C’est un gros investissement de départ, et c’est difficile de quantifier le retour sur investissement, indique Cédric Orvoine, directeur des relations publiques chez Ubisoft. Mais, pour tout vous dire, les directeurs n’ont absolument pas besoin d’être persuadés par des chiffres; ils sont convaincus de l’utilité d’offrir de tels services à l’interne.»

Selon Francis Gilbert, président de la Fédération des kinésiologues du Québec, les études montrent que chaque dollar investi dans des programmes de santé au travail rapporte de 1,50 $ à 3 $ à l’entreprise. «Au niveau des coûts directs, on note notamment une baisse de l’absentéisme et du coût des assurances collectives ainsi qu’une augmentation du niveau de productivité», dit-il.

Afin de répandre les bonnes pratiques au sein des entreprises, le Groupe de promotion pour la prévention en santé travaille à l’élaboration d’une norme avec le Bureau de normalisation du Québec. Celle-ci devrait être dévoilée cet automne. Votre entreprise en fera-t-elle partie?

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