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S’outiller grâce au mentorat

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Le mentorat est une action bénévole Photo: Métro

Une relation mentorale s’établit entre un mentor détenant une expertise et un mentoré qui désire être accompagné dans ses décisions et réflexions. 

Le mentorat n’est pas synonyme de coaching. Si conseils et outils sont prodigués par ces deux disciplines, Jennifer Petrela, gestionnaire de l’Accélérateur mentoral à Mentorat Québec, précise que le mentorat favorise le développement des compétences professionnelles, mais aussi celui d’habiletés qui peuvent s’appliquer dans plusieurs sphères de la vie.

«Un coach est souvent payé par l’employeur. On se concentre sur un objectif, on y travaille durant un nombre d’heures défini, puis c’est fini. Alors que, pour le mentorat, c’est le mentoré qui définira ses buts et le mentor répondra à des besoins d’idéation qui ne sont pas spécifiquement liés à l’entreprise.» 

Qu’est-ce qu’un bon mentor?

Bien qu’il existe des programmes au sein des entreprises, l’experte conseille qu’il n’y ait ni relation hiérarchique ni conflit d’intérêts. Un superviseur pourrait mal accueillir l’idée que nous souhaitions changer d’emploi, et un ami proche pourrait essayer de nous dissuader de déménager pour notre carrière, par exemple. 

Le mentor doit également détenir un CV qu’on admire et auquel on aspire. Il est donc judicieux de se renseigner auprès des regroupements d’un secteur visé pour connaître les initiatives proposées ou pour solliciter un professionnel aguerri. 

«Ça prend quelqu’un de positif, intègre, respectueux et motivant, qui ne va pas juger et qui croit en la réussite. Il faut également que la personne soit disponible, c’est primordial», insiste Jennifer Petrela.

Catherine Légaré, cofondatrice de la plateforme de cybermentorat ÉLO, abonde en ce sens: «Les trois qualités principales d’un bon mentor sont la bienveillance, l’authenticité et la curiosité envers la personne et le secteur d’emploi.» 

Enfin, le mentor doit avoir une capacité aiguisée d’écoute, de clarté dans son propos et de questionnement pour propulser le talent du mentoré.

Le mentorat bénéfique pour tous

«Avoir une oreille attentive et neutre dans la vie, c’est très enrichissant et c’est important, même si on n’est pas entrepreneur», insiste Mme Petrela qui s’est rendu compte dans ses fonctions que le mentorat favorise l’autonomisation.

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Jennifer Petrela

«On a besoin du mentorat quand on souhaite réussir une transition, ou bien lorsqu’on se trouve dans une dynamique où on veut réussir.» -Jennifer Petrela, gestionnaire de l’Accélérateur mentoral à Mentorat Québec

Une aptitude importante notamment lorsqu’on appartient à une minorité dans un environnement où existent des barrières supplémentaires et souvent systémiques.

«Les femmes se font couper la parole dans les réunions, elles parlent en moyenne 25% moins. La mentore ne doit pas dire “tu dois parler davantage”, non, elle doit l’aider à sortir de ce rôle», illustre la spécialiste pour qui la sagesse et la déculpabilisation sont ici les maîtres-mots. «La mentore lui dira que c’est normal, qu’elle est aussi passée par là et cherchera avec elle les meilleures solutions.»

Même constat pour les individus issus de la communauté LGBTQ+, les personnes racisées ou les nouveaux arrivants. «On apprend à marcher en regardant les autres le faire. Sans modèle qui nous montre les possibilités, nous n’y arrivons pas», renchérit-elle.

Également fondatrice d’Académos, un programme de mentorat numérique pour les 14 ans et plus fondé en 1999, Catherine Légaré souligne qu’il est enrichissant pour les adolescents d’être en contact avec des professionnels chevronnés.

«Nos mentors accompagnent les jeunes en fonction de là où ils en sont dans leur réflexion. Beaucoup d’élèves en 3e secondaire vont contacter un mentor pour explorer le monde du travail, alors qu’un cégépien ou un étudiant universitaire va plutôt discuter du réalisme de son projet professionnel, va faire parler son mentor de son vécu, ou préparer son entrée sur le marché du travail.»

Un atout à long terme

La relation s’inscrit généralement dans le temps, selon Mme Petrela. Si Catherine Légaré estime qu’un mentorat sur plusieurs années engendre plusieurs bénéfices, elle fait quelques nuances: «Là où la durée a son importance, c’est qu’on peut développer des «savoir-être» et, même, des «savoir-devenir». À trop court terme, il est tout de même facile de s’échanger de l’information et de montrer des compétences.» 

Enfin, Jennifer Petrela relève qu’il est pertinent de faire appel à plusieurs mentors au cours de sa vie, selon les défis qui se présentent.

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