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Différents enjeux liés à l’éducation alternative

L’offre des écoles publiques alternatives ne suffit pas à la demande. Photo: iStock

De plus en plus considérée, l’école alternative place l’enfant au cœur de ses propres apprentissages.

Il existe aujourd’hui 13 écoles publiques alternatives sur l’île de Montréal et un total de 47 au Québec. Comment se portent-elles en 2019?

Pour Pierre Chénier, responsable des communications du Réseau des écoles alternatives publiques du Québec (RÉPAQ), la situation actuelle est plutôt positive.

La popularité croissante de l’éducation alternative indique un désir de se tourner vers un enseignement où la traditionnelle performance n’est plus la bienvenue.

«Le système scolaire se transforme à l’image d’une société qui vise à rendre les structures plus humaines, relève-t-il. C’est un phénomène de génération qui s’observe aussi dans plusieurs autres domaines: la médecine alternative, l’économie alternative, et ainsi de suite. Un autre paradigme s’instaure tranquillement et nous donne de l’espoir.»

Il indique que les élus et les administrateurs semblent également avoir la volonté d’encourager l’innovation que représente l’éducation alternative.

«Nous existons depuis 1974, rappelle-t-il. Cependant, on nous considère toujours comme des innovateurs, car nous réfléchissons constamment à améliorer l’axe pédagogique. On nous regarde avec attention pour penser les écoles ordinaires», croit-il, malgré le projet de loi 40 du gouvernement Legault qui viendra modifier la gouvernance scolaire et qui divise les intervenants en éducation.

Pour appuyer davantage cet engouement, M. Chénier mentionne le développement des recherches sur la notion d’école inclusive, où «l’école se transforme pour l’enfant et ne cherche pas à transformer l’enfant», ainsi que la récente création d’un réseau pour les écoles démocratiques québécoises.

«Ce sont nos petits frères et petites sœurs! Bien qu’ils n’aient pas encore reçu l’aval du ministère pour ouvrir des écoles démocratiques publiques, c’est une mouvance à suivre.»

Pierre Chénier

«Nos écoles sont de véritables communautés, ce n’est pas un mot galvaudé. Tout le monde travaille de concert pour le bien-être et l’épanouissement de chacun.» Pierre Chénier, responsable des communications du RÉPAQ

 

Des défis importants

Toutefois, cet intérêt pour l’éducation «nouvelle» vient avec un nombre conséquent de demandes auxquelles les écoles publiques alternatives ne parviennent pas à répondre.

Pour 20 places, il y a jusqu’à 200 demandes dans certains établissements du RÉPAQ.

«Nous devons multiplier les écoles alternatives pour satisfaire les besoins, et c’est aux commissions scolaires d’écouter cette requête», insiste M. Chénier. Une vingtaine de projets d’écoles sont en cours.

Le RÉPAQ souhaite également exporter son modèle éducatif. «Nous voulons continuer d’influencer les écoles publiques ordinaires afin qu’elles deviennent véritablement communautaires, car nous sommes de toute évidence un modèle de succès», affirme M. Chénier.

Pour souligner ses propos, Pierre il offre deux exemples: la présence des parents en classe à titre de coéducateurs et de cogestionnaires qui viennent appuyer l’action des professeurs et de la direction, ainsi que la cohésion des équipes d’enseignants au sein des écoles alternatives.

«Ce ne sont pas des individus isolés; ils travaillent en cohésion pour que l’enfant ne soit pas renversé par les différentes façons de faire. Les professeurs s’entraident, se forment entre eux.»

Un avantage pour les élèves, mais aussi pour les jeunes professeurs, qui sont alors encadrés en début de carrière et courent beaucoup moins le risque d’abandonner leurs postes.

Enfin, M. Chénier espère assister à une transformation pertinente des commissions scolaires, qui puisse conserver la richesse des apports de la pédagogie alternative. Pour ce faire, le RÉPAQ continue de promouvoir les écoles alternatives publiques auprès du gouvernement et de ses acteurs.

L’objectif premier de ces trois enjeux majeurs est d’accompagner de la meilleure façon possible les enfants dans leur développement global.

L’école alternative publique au Québec en cinq points

  • Un cursus plus long qui permet aux jeunes d’apprendre à leur rythme (sept ans au primaire et cinq au secondaire).
  • Des parents qui jouent un rôle important dans la réussite de l’éducation alternative et qui sont appelés à s’engager dans la vie scolaire et en classe.
  • Ni bulletins de notes ni examens: l’évaluation est continue et tripartite (élèves-parents-professeurs). Le programme est centré sur la réalisation du projet personnel de l’élève.
  • Un engagement actif de l’élève dans les décisions de l’école, qui lui apprend à devenir un citoyen engagé et conscient.
  • Des classes multiâges formées afin que les enfants développent leurs aptitudes sociales, leur identité, le sens du partage et la coopération.

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