Traumatisé par le télétravail, Nicolas Duvernois y consacre un livre
La première expérience de télétravail du Dragon Nicolas Duvernois a pris des allures de cauchemar. Dans son livre Réussir son télétravail, l’entrepreneur compare même son bureau à une cellule de prison. Aujourd’hui, «c’est le jour et la nuit», dit-il, mieux outillé pour le travail à la maison. Mais comment a-t-il fait?
Tout au long des huit chapitres de Réussir son télétravail, publié chez TC Médias, l’entrepreneur Nicolas Duvernois a recueilli les «trucs» de plusieurs professionnels.
Conseils en ergonomie, santé mentale, exercices d’étirements, astuces comptables: tout y passe!
Il faut dire que son premier grand saut dans l’univers du télétravail, passage obligé pour bien des gens en ces temps de pandémie, s’est révélé catastrophique.
Voyage au bout de l’enfer
D’abord, le Dragon Duvernois n’arrivait pas à s’arrêter de travailler; lui qui a toujours carburé au boulot. Fatigue, stress, irritabilité deviennent bien vite ses compagnons quotidiens.
«Sans moment tampon entre le bureau et la maison, ma vie entière était devenue le travail, raconte-t-il à Métro. Je n’ai pas réussi à me mettre de limites. Je mangeais devant mon ordinateur, j’entendais constamment le ding ding de mes messages».
Une fois, il se lève même en pleine nuit pour consulter son téléphone, après avoir aperçu l’écran lumineux. «Non, mais vous vous rendez compte? Ça va pas! C’était la nuit!»
Le fondateur de Duvernois, producteur indépendant de spiritueux au Canada, commence alors à perdre de la motivation, à «dépérir» devant son ordinateur, se souvient-il.
«Je me sentais comme un lion dans ma cage, et je n’arrivais pas à en sortir. Ensuite, je pouvais passer 15 heures devant mon ordi, et trouver que je n’étais pas productif. Je fonçais dans un mur.» -Nicolas Duvernois
Pire: l’homme d’affaires commence à se sentir coupable. À se demander s’il est un bon père, un bon patron, s’il est encore capable de sonder la motivation et le bonheur de ses employés.
«Mon obsession quasi maladive que le télétravail soit la clé du succès, de vouloir être productif, heureux et présent pour ma femme et mes filles, tout en voulant être un patron parfait, a failli me faire tout perdre.»
Comprendre son échec pour mieux se relever
C’est donc pour comprendre les raisons de cet échec que Nicolas Duvernois a décidé d’élaborer un guide «humain», explique-t-il, à destination de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Dans un langage clair, avec des conseils pratiques et concrets.
«J’ai été chercher des experts dans leur domaine. Chacun s’adresse à un problème que j’ai pu rencontrer en télétravail et offre ses trucs», explique le Dragon de l’émission Dans l’œil du Dragon.
Ainsi, le livre revient sur l’importance de la bonne posture, de la bonne chaise de travail, de l’éclairage. Il contient aussi des exemples de programme de pauses, d’étirements, des suggestions d’exercices physiques.
On y parle fiscalité, lois en matière de travail. On y discute d’autodiscipline, de maîtrise de soi, d’empathie.
Pour Nicolas Duvernois, une chose est désormais certaine: le télétravail revêt de nombreux avantages, à condition d’être sainement pratiqué.
«Il s’agit d’une hyper grosse et bonne leçon pour moi. En matière de gestion de l’être humain, notamment. J’ai réalisé que je ne savais pas quoi faire, j’étais mal équipé. Mais cette expérience a fait de moi un meilleur gestionnaire.»-Nicolas Duvernois
Notons qu’un récent sondage de l’Institut national de santé publique du Québec indique que près de la moitié des gens en emploi font du télétravail, et que 60% d’entre eux souhaitent continuer ainsi.