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Nouvelles exigences pour les infirmières

Photo: Métro

L’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) souhaite que le baccalauréat soit le diplôme d’entrée minimal pour la profession infirmière. Ce souhait pourrait se réaliser dès 2014.

Ce n’est pas la première fois que l’OIIQ propose que la formation initiale des infirmières soit rehaussée. C’est la première fois néanmoins que le ministère de la Santé semble aussi ouvert à la suggestion. Par le passé, l’opposition du réseau collégial à cette mesure avait été suffisante pour que le statu quo soit maintenu. Le DEC en soins infirmiers est un des plus populaires, et les cégeps ont toujours cru qu’un programme technique de trois ans était tout à fait adéquat pour préparer les infirmières à leurs fonctions.

Mais les arguments en faveur du rehaussement de la formation s’accumulent. Dans le cadre d’un récent sondage, 74 % des 2 500 infirmières interrogées ont signifié qu’il était temps de rehausser le niveau de formation. L’ordre fait valoir que les soins directs aux patients deviennent toujours plus complexes et que les autres provinces l’ont reconnu en rendant la formation universitaire obligatoire. En Ontario, par exemple, il n’est plus possible depuis 2005 de devenir infirmière uniquement avec un diplôme collégial, comme c’est encore le cas ici.

Le ministre Hébert a donc montré une ouverture à une résolution de l’Assemblée générale de l’ordre demandant que le gouvernement rende le baccalauréat obligatoire. Un comité représentatif des ministères concernés doit être formé pour suggérer les meilleures façons de rehausser la formation des infirmières.

Les cégeps ont exprimé plusieurs préoccupations face à ce changement important. Comment, par exemple, hausser la formation des infirmières sans perdre l’expertise concrète développée au sein du réseau? L’adoption de la formule DEC-BAC semble pour cela fort pertinente. C’est le choix qu’a fait l’Ontario face à la même difficulté. Les deux premières années de formation y sont offertes dans un collège communautaire et les deux dernières dans une université. La future infirmière obtient un baccalauréat après ces quatre ans d’études. Cette formule est déjà utilisée dans une grande variété de programmes au Québec et permet aux étudiants d’accéder à ce qui se fait de mieux dans les deux niveaux de formation.

Une autre préoccupation est que bien des étudiantes seront découragées par la formation de cinq ans proposée en ce moment, au lieu des trois ans du DEC technique. Certaines ne désirent pas fréquenter l’université et préféreront une autre formation; les inscriptions en soins infirmiers pourraient donc diminuer.

Il sera pourtant nécessaire de se faire une raison. Ce questionnement revient régulièrement et il y a fort à parier qu’éventuellement, nos infirmières seront formées à l’université. Si vous pensez que vous avez l’intérêt et les aptitudes nécessaires à l’exercice de cette profession, ne laissez pas la perspective de ces nouvelles exigences changer votre projet. Ce serait dommage, car nous avons un grand besoin d’infirmières toujours mieux formées.

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