Jessica Sarraf, passionnée de soudure
CV
- Nom : Jessica Sarraf
- Formation : DEP en soudage-montage au Centre Anjou (en cours; promotion d’avril 2014)
- Prix Métiers de la construction de la Commission de la construction du Québec
Le dernier concours Chapeau, les filles!, qui récompense les jeunes femmes qui ont osé sortir des sentiers battus en embrassant une carrière non traditionnelle, a souligné la persévérance d’une soixantaine de lauréates la semaine dernière. La Montréalaise Jessica Sarraf est du nombre.
Avant de trouver sa voie en soudage-montage, celle qui est née sous le soleil du Liban a tâté de tous les domaines, de la bureautique aux assurances, en passant par le théâtre et la comptabilité. «Je ne me sentais pas à ma place dans ce domaine», explique-t-elle.
C’est sa rencontre avec une cracheuse de feu qui aura mené au déclic. Profil en cinq questions.
Combien êtes-vous de filles dans votre classe?
Je suis la seule fille sur une vingtaine d’élèves.
Comment s’est passée l’intégration dans ce milieu masculin?
Très bien. Bien sûr, j’ai dû faire mes preuves et montrer que je peux me débrouiller avec les outils. Mais quand nous avons commencé à souder et qu’ils ont vu que j’étais aussi bonne, sinon meilleure que certains gars dans la classe, ça s’est fait tout seul.
Qu’est-ce qui reste à faire pour faciliter l’intégration des femmes dans ces milieux?
Il y a du travail à faire tant du côté des gars que des filles elles-mêmes. Si, dès le secondaire, on parlait de ces métiers comme si de rien n’était dans les cours d’orientation et de choix de carrière, les filles s’y verraient peut-être plus facilement. Je pense qu’il faudrait ouvrir les yeux des ados en leur présentant des exemples de filles qui ont réussi et qui leur montrent à quel point ça peut être facile.
Pour les garçons, c’est la même chose. Si on arrête de leur dire que tel ou tel métier est une job de gars, ils ne trouveront pas déplacé qu’une fille choisisse un de ces domaines. C’est en arrêtant de mettre des barrières dans la tête des gens qu’on pourra faire avancer la société.
Comment votre entourage a réagi à votre choix de carrière?
Ma mère, qui travaille en garderie, a trouvé ça loin de son monde, surtout quand je lui ai montré mon casque de soudure avec des flammes et des têtes de mort… Elle a bien vu que je suis passionnée, et quand quelqu’un est passionné, il est difficile de l’arrêter!
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Vous terminerez vos études l’année prochaine. Quels sont vos objectifs de carrière?
J’aimerais commencer par faire de la maintenance pour prendre de l’expérience sur le terrain. Ensuite, je pense lancer ma propre compagnie d’accessoires de décoration, comme des miroirs ou du petit mobilier, et de foyers.
Il y a de la soudure partout! Je pourrais même faire des brosses à cheveux… Auparavant, les hommes fabriquaient ce genre d’objets pour les femmes. C’est bien de savoir que nous pouvons les faire nous-mêmes!