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L’histoire rocambolesque de War Dogs

Étoiles: *** et demie

En temps normal, on aurait dit que le récit de War Dogs (Chiens de guerre) est arrangé avec le gars des vues. Mais non. Les incroyables péripéties sont basées sur l’histoire véridique de deux jeunes Américains aux couilles d’acier qui de fil en aiguille ont remporté le plus gros contrat d’armement de l’histoire des États-Unis.

Le titre du film désigne, dans le jargon des marchands d’armes, ceux qui fournissent le département de la Défense mondiale. D’entrée de jeu, le film étale de nombreuses statistiques qui permettent au spectateur de prendre conscience de l’ampleur du marché parallèle de la guerre. Une vraie mine d’or.

Efraim Diveroli (Jonah Hill), lui, connaissait les statistiques. Alors que les militaires américains combattent en Irak, le jeune homme d’affaires fonde AEY à Miami. Il recrute son meilleur ami d’enfance et massothérapeute, David Packouz (Miles Teller), afin de scruter les contrats d’appel d’offres publics du ministère de la Défense mis en place sous George W. Bush.

Ensemble, ils auront un certain succès en remportant les petits contrats, qui se comptent en centaines de milliers de dollars. La tactique: ramasser les miettes que les multinationales laissent derrière, comme les contrats de lunettes de vision nocturne et de grenades. Vient alors leur premier gros contrat qui les mènera en peu de temps à la recherche de commandes plus lucratives encore. Le Saint-Graal des contrats d’armement arrive alors que l’armée américaine recherche les munitions pour équiper l’armée afghane. Trois cents millions de dollars sont inscrits au total. Un contrat hors-norme qui leur demandera également de faire appel à l’un des plus grands trafiquants internationaux (Bradley Cooper).

Génie ou folie
Ça frôle le génie ou la folie. On ne sait pas trop en regardant le film de Todd Phillips (The Hangover (Lendemain de veille), Old School (Vivre la fraternité)). L’apport de la comédie vient exactement de cette ambiguïté morale.

On reste bouche bée devant la vitesse à laquelle leur petite compagnie d’armement gravit les échelons (légaux) dans le marché de l’armement et la dérision de voir deux jeunes dans la vingtaine flouer le gouvernement et s’auto-mutiler en même temps.

C’est un peu l’histoire de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf. Mais ajoutez à cela quelques tours de passe-passe et un terroriste aux relations douteuses.

Acteurs
Tout le film repose sur les personnages interprétés par le duo de Jonah Hill et Miles Teller. C’est d’ailleurs ce dernier qui a approché le réalisateur et producteur après avoir appris que Phillips avait acheté les droits de l’histoire relatée dans le magazine Rolling Stone en 2011.

Mais on ne peut pas dire que Teller crève l’écran. C’est plutôt son comparse qui capte l’attention par ses tenues exubérantes, mais aussi sa personnalité pour le moins complexe. Il transpose ainsi l’ironie même du récit avec son interprétation un peu caricaturale d’un personnage devenu, dans la société, l’incarnation de ce qui ne va pas dans le système.

Le personnage de Miles Teller est quant à lui l’explication qui a poussé deux gars comme tous les Américains à devenir des chiens de guerre. Il fait vivre et comprendre l’appât du gain et le déni avec lequel on entre dans le milieu.

Profondeur
On aurait aimé un peu plus de profondeur dans les sentiments de ces personnages qui se sont vraiment mis les pieds dans les plus gros plats imaginables.

Le récit du long-métrage sorti le 19 août est axé sur l’action qui les a conduits jusque-là. On comprend que les choses se sont précipitées. Mais on comprend mal pourquoi ils ont continué. Les frictions entre les personnages auraient gagné à être davantage glissées dans le scénario.

War Dogs fait partie des histoires les plus incroyables qui seront portées cette année à l’écran en raison de leur véracité. Et c’est exactement pourquoi il vaut la peine de s’y arrêter.

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