Steak, blé d'Inde, patates: Un prof de l'UQAM tente de retracer les origines du pâté chinois

Le pâté chinois est québécois. Là-dessus, le professeur de l’UQAM et responsable du Cer­tificat en gestion et pratiques socioculturelles de la gastronomie Jean-Pierre Le­mas­son est catégorique. Ce n’est pas pour rien que les lecteurs du Devoir élevaient, en 2007, le «noble pâté» au rang de plat national. Rien de moins.

Mais quand vient le temps de déterminer ses origines, ça se corse. «Le nom pâté chinois est comme un mystère jamais résolu», explique Jean-Pierre Lemasson en entrevue. Dans son livre Le mystère insondable du pâté chinois (Amérik Média), qui paraît cette semaine, il déboulonne un à un les mythes qui circulent de­puis des années sur ses origines et demande l’aide du public pour déterminer une fois pour toutes l’origine du pâté chinois.

La vérité
Non, le pâté chinois n’a aucun rapport avec les travailleurs chinois ayant Å“uvré à la construction du chemin de fer du CN, pas plus qu’il n’a été créé dans un village américain nommé China, affirme M. Lemasson. «Je suis satisfait de ma recherche parce que j’ai pu rejeter tout ce qui avait été dit par le passé, mais j’en suis aussi déçu parce que je n’ai pas réussi à trouver de manière indiscutable l’origine du pâté chinois», regrette le professeur de l’UQAM.

Sans succès, il a compulsé nombre de livres de recet­tes et même des archives de journaux. «Cela m’amène à penser que les preuves sont difficiles à trouver parce que la recette a pu se transmettre par la tradition orale de mère en fille, suppose M. Lemasson. Com­me faire un pâté chinois n’est pas très compliqué, elles ont jugé que ça ne valait pas la peine de l’écrire.»

Jean-Pierre Lemasson ne s’arrête pas là. Dans son livre, il appelle, en désespoir de cause, au secours les «citoyens du ventre et de la gastronomie québécoise» afin que ceux-ci lui envoient tout  témoignage et indice qu’ils pourraient retrouver ou retracer dans leurs archives familiales, par exemple. «Il faudrait que tous se mobilisent et que nous puissions ainsi, ensemble, nous donner toutes les chances d’avoir une ré­ponse», conclut-il.

Le mystère insondable du pâté chinois, Amérik Média