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Seth Grahame-Smith: le révisionniste

Photo: Michael Loccisano

Abraham Lincoln, un chasseur de vampires? Seulement l’imagination débordante de Seth Grahame-Smith pouvait accoucher d’une telle idée. L’auteur a aussi signé Orgueil et préjugés et zombies et le scénario du dernier film de Tim Burton, Dark Shadows.

Métro s’est assis avec lui pour comprendre ce qui se cachait derrière le scénario d’Abraham Lincoln : chasseur de vampires.

Comment arrivez-vous à pondre de telles histoires?

L’idée d’Abraham Lincoln : chasseur de vampires a germé pendant la promotion de mon livre précédent, Orgueil et préjugés et zombies. J’ai parcouru les États-Unis pour présenter mon bouquin en 2009. C’était l’année du bicentenaire de la naissance de Lincoln. Dans toutes les librairies du pays, je voyais donc des présentoirs dédiés au président américain, avec les mêmes biographies et autres livres historiques. Puis, non loin, on trouvait inévitablement un présentoir pour les livres de Twilight et de True Blood. Mon cerveau a commencé à faire la connexion entre les deux.

Peut-être qu’Abraham Lincoln était réellement un chasseur de vampires…

Peut-être qu’il y a un lien à faire entre les deux, effectivement. Au départ, je m’amusais seulement à penser ce que ça pourrait donner. Est-ce que Lincoln pourrait être un vampire? Non, ce n’est pas assez près de ses valeurs. Il serait plutôt un chasseur de vampires! Ça me chicotait assez pour que je me mette à lire sur l’homme. Dès lors, j’ai été fasciné par la légende et je me suis dit que ça serait génial de pouvoir apporter quelques changements à son histoire.

Abraham Lincoln est très connu aux États-Unis. Croyez-vous que le film aura du succès ailleurs?
Nous ne présentons pas un film politique, mais plutôt un film de superhéros. Presque un antépisode d’un film de superhéros. J’espère que les spectateurs auront cette approche en allant voir le film – et j’espère qu’ils iront le voir! Qu’on connaisse bien Lincoln ou non importe peu, puisque le film se concentre sur l’histoire d’un homme ordinaire du 19e siècle qui est devenu une légende. Et dans notre histoire, cet homme est un chasseur de vampires. Je souhaite que le film pousse les gens à faire des recherches plus approfondies sur l’homme qu’était Lincoln.

Vous souhaitez donc que les spectateurs veuillent en apprendre plus sur Lincoln?
Absolument. Pour moi, la chose la plus extraordinaire dans cette expérience a été d’en découvrir plus sur l’homme. Plus les gens liront sur Lincoln, plus ils comprendront la vraie vie de cet homme. Une vie sombre, remplie d’aventures et de tragédie. Je sais que la plupart des fans du livre se sont mis à lire davantage sur Lincoln. On devient facilement fasciné par ce genre de personnage.

Êtes-vous un féru d’histoire ou plutôt un amateur de légendes urbaines?
J’aime l’histoire, mais d’abord et avant tout, je suis un fan de films et de littérature de genre. J’aime les histoires fantastiques, la science-fiction et l’horreur. Quand j’ai terminé le collège, je me suis mis à lire des biographies. Celles écrites par Doris Kearns Goodwin, Walter Isaacson ou David McCullough, riches en histoire américaine. J’étais passionné par ces bouquins. Je crois que tout ça a influencé ce que je fais aujourd’hui, soit des récits historiques révisionnistes.

Vous dites aimer les films d’horreur. Quels sont vos classiques?
J’ai toujours aimé les «découpeurs»! J’aime Les griffes de la nuit (Nightmare on Elm Street) et Vendredi 13 (Friday the 13th). J’aime Massacre à la tronçonneuse (Texas Chainsaw Massacre) de Tobe Hooper. Si on remonte aux années 1970, j’aime beaucoup L’Exorciste (The Exorcist) et La malédiction (The Omen). J’ai toujours aimé les films du genre. J’ai grandi dans les années 1980 [il est né en 1976], une période faste pour les films mettant en vedette les «découpeurs». Plusieurs films d’horreur audacieux ont également été tournés à cette époque.

Comment c’était de travailler avec Tim Burton?
Je suivrais Tim les yeux fermés. J’ai adoré travailler avec lui. C’est une expérience grisante. Je crois que nous avons une bonne relation. J’adore le voir travailler et j’ai beaucoup appris en l’observant. C’est assez incroyable de dire que j’étais à ses côtés puisque ses films ont tellement influencé mon parcours. Travailler avec lui est un rêve devenu réalité.

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