Soutenez

La techno pousse la poésie à la dérive dans les chansons

Tina Chadha, Metro New York

Nos vies sont régies par les nouvelles technologies : les petits témoins lumineux qui s’illuminent sur nos Blackberry, les MacBooks à côté desquels on s’endort après une longue journée au boulot, les téléphones cellulaires, Facebook… Nous savons tous que ce rythme de vie à haute vitesse est mauvais pour la santé – d’où le nombre grandissant de travailleurs qui doivent se rendre jusqu’aux Himalayas pour décrocher.

Insatisfaite de son emprise sur nos existences, cette dépendance a envahi notre musique. Et le résultat est désastreux.

Pour les stars de disque, il ne suffit plus de posséder une page MySpace ; il faut le chanter aussi!

En cette ère digitale, les  auteurs-compositeurs multiplient les efforts pour prouver qu’ils sont toujours dans le coup… ce qui a pour effet d’appauvrir les textes de leurs nouvelles créations.

Voici quelques exemples marquants de ce terrible fléau.

Artiste : Beyoncé
Chanson : Crazy in Love
Paroles : «Got me hoping you’ll page me right now» («J’espère que tu me biperas bientôt»)

Dans le domaine des références gratuites aux nouvelles technologies, Beyoncé est une pionnière. C’était déjà assez pénible lorsqu’elle le faisait en tant que membre du groupe Destiny’s Child dans des couplets comme «I’m not gonna diss you on the Internet / ‘Cause my mama taught me better than that» («Je ne te bitcherai pas sur l’internet / Parce que ma maman m’a mieux éduquée que ça»).

Artiste : Janet Jackson
Chanson : What’s Ur Name?
Paroles : «What’s ur name, babe? / Put it right in my Sidekick / And I’ll hit you back / Soon as I get home / I’ll put you in my favorites» («C’est quoi ton nom, bébé? / envoie-moi le en texto / Et je te répondrai / Dès mon retour à la maison / Je te mettrai dans mes favoris»)

Janet Jackson semble faire de la promotion pour une nouvelle gamme de téléphones cellulaires sur cette chanson tirée de son plus récent album, Discipline. On la soupçonne aussi de ne pas savoir ce dont elle parle… sauf si son assistante de 20 ans lui programme la fonction!

Artiste : Mariah Carey
Chanson : Touch my Body
Paroles : «If there’s a camera up in here / Then I’d best not catch this flick on YouTube» («Si tu nous filmes avec une caméra cachée / Je suis mieux de ne pas voir la vidéo sur YouTube»)

Embarrassant. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, il est difficile de ne pas s’incliner devant les prouesses vocales de Mariah… mais même son registre de cinq octaves ne peut faire oublier cette
ridicule ligne à propos des vidéos cochonnes que l’on retrouve sur le web.

Artiste : Rufus Wainwright
Chanson : Vibrate
Paroles : «My phone’s on vibrate for you» («Mon téléphone cellulaire est sur le mode vibration pour toi»)

Rufus, on a compris. Tu essaies d’être drôle. Mais, pendant ce temps, tu gâches cette superbe chanson tirée de ton album de 2003, Want One.

Artiste : Prince
Chanson : Emale
Paroles : «www.emale.com. It’s on! It’s on! It’s on!»

Aujourd’hui, Prince est reconnu pour être l’un des artistes les plus branchés sur le web. Cette chanson extraite de Emancipation, son opus de 1996, montre que ça n’a malheureusement pas toujours été le cas!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.