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L'Assemblée: encore plus de hip-hop

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Se faire une place enviable dans l’industrie du hip-hop n’est pas chose aisée, surtout au Québec. Durer 10 ans ne l’est pas non plus. La formation L’Assemblée a réussi cet exploit et célèbre aujourd’hui sa décennie de carrière avec un quatrième album, Encore, une incursion dans l’univers de deux jeunes adultes contemporains.

Ses membres, Ironik et Narkoi, ne sont plus les adolescents qu’ils étaient à leurs débuts et c’est avec une expérience certaine qu’ils analysent la situation du mouvement hip-hop dans la Belle Province.

«On est arrivé à l’époque où les grandes maisons de disques ne voulaient plus rien savoir du hip-hop parce qu’elles n’avaient pas eu le résultat escompté, explique Gilbert Pelland-Lefebvre, alias Narkoi. Comme nous, tous ceux qu’on a côtoyés à cette époque ont fondé leur propre étiquette. Ça a grossi avec le temps, et là, on est quasiment devenu un des piliers des labels dans le hip-hop indépendant.»

Online, Papaz, Caya sont quelques un des protégés d’Ironik, qui partage son temps entre son groupe et son rôle de producteur au sein de la compagnie Iro Productions. Un rôle qui lui permet de prendre le pouls du hip-hop au Québec.

«Le mouvement remonte par lui-même. Les artisans du hip-hop se sont mobilisés, affirme Maxime Truman, alias Ironik. Par exemple, le site www.hhqc.com est visité par 5 000 personnes différentes chaque jour. C’est énorme! On va remonter la pente. Je pense qu’on va atteindre bientôt le même niveau qu’il y a dix ans. Mais cette fois-ci, on va en avoir le contrôle!»

La reconnaissance du hip-hop
Pour le duo, le rappeur Sans Pression en est le meilleur exemple. Ce dernier s’est hissé, avec son album La tendance se maintient, au sommet des palmarès de vente au Québec la semaine dernière. L’Assemblée a aussi prouvé avec sa chanson Turn Your Head Around – numéro 1 dans plusieurs radios commerciales à l’été 2006 – que le hip-hop avait sa place dans la culture de masse.

«La chanson nous a permis d’avoir une crédibilité auprès des médias et de faire beaucoup de spectacles», concède Narkoi.

Malheureusement, aujourd’hui tout est  à recommencer pour le groupe qui doit encore pousser pour voir ses titres tourner à la radio. «On aimerait que certaines chansons de notre nouvel album tournent à la radio, mais pas à n’importe quel prix, souligne Ironik. On ne veut pas commencer à modifier toutes nos chansons. Quand t’es étiqueté hip-hop, c’est comme si t’avais l’herpès pour les médias. En 2008, ils ne font pas de différence entre les différents groupes du genre, ils nous mettent tous dans le même panier.»

Malgré tout le travail qui reste à faire pour la reconnaissance de leur art, le duo n’est pas prêt à baisser les bras. Sont-ils prêts pour dix autres années? «Dans dix ans, on va sûrement encore rapper, pense Narkoi. Reste à voir si le mouvement hip-hop sera encore présent et si les fans auront vieilli avec nous…»

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