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«Nous écouterons le cÅ“ur des films», dit Sean Penn

Jérôme Vermelin, Métro France

La couverture complète du Festival de Cannes: www.journalmetro.com/cannes 

 

Le charisme, ça ne s’apprend pas. Lorsque Sean Penn parle, tout le monde fait silence, les journalistes comme les autres membres du jury. Bronzé, un peu nerveux mais très concentré, le président de la 61e édition du Festival de Cannes a monopolisé la parole au cours d’une conférence de presse ponctuées par de nombreuses questions sur l’engagement politique des uns et des autres.

Il faut dire que c’est à la demande de Penn lui-même que les organisateurs du Festival ont programmé en séance spéciale The Third Wave, un documentaire australien relatant le périple de quatre volontaires auprès des rescapés du tsunami qui a touché les côtes du Sri Lanka fin 2004.

«Je l’ai découvert il y a quelques semaines et il m’a semblé que c’était un film important. Un voyage dans l’engagement, émouvant et inspirant», a expliqué Sean Penn, entouré des comédiennes Alexandra Maria Lara et Jeanne Balibar. «La politique ça devrait servir à ça, non?».

Interrogé avec Natalie Portman sur les élections américaines, le président du jury a tenu à calmer les ardeurs des supporteurs de Barack Obama, très nombreux de ce côté de l’Atlantique. «C’est l’élection la plus importante depuis longtemps, voire de toute ma vie», a expliqué le réalisateur du récent Into the Wild. «Disons que je soutiens l’enthousiasme qu’Obama suscite. J’espère seulement qu’il comprendra qu’il doit être à la hauteur de cet enthousiasme.»

Penn et les membres du jury ont également évoqué la lourde de tâche de juger 22 films qui viennent des quatre coins du monde.  «Nous trouverons un consensus pour que personne ne se sente lésé», a promis Penn. «Nous savons tous ce que c’est qu’être acteur ou réalisateur et la chance que représente une sélection à Cannes.»

Faut-il s’attendre à une Palme choc à la Farenheit 9/11 ? «Le contexte est important, mais les qualités artistiques, c’est autre chose. Dix ans après, ce sont elles qui font qu’un film est encore bon», a tempéré la franco-iranienne Marjane Satrapi, récompensée l’an dernier avec son Persepolis.

«Nous ferons attention à ce que les réalisateurs aient conscience de l’époque dans laquelle ils vivent», a toutefois précisé Penn. «Mais surtout nous écouterons le cÅ“ur des films.»

Sean Penn est le 10e Américain à présider le festival de Cannes. Et non, ils n’ont pas toujours attribué la Palme d’Or à leurs compatriotes…

Année / Président / Palme d’Or

  • 2004 / Quentin Tarantino / Fahrenheit 9/11 par Michael Moore
  • 2002 / David Lynch / Le Pianiste par Roman Polanski
  • 1998 /  Martin Scorsese / L’Eternité et un jour par Theo Angelopoulos
  • 1996 / Martin Scorsese / Secrets and Lies par Mike Leigh
  • 1994 / Clint Eastwood / Pulp Fiction par Quentin Tarantino
  • 1986 / Sydney Pollack / The Mission par Roland Joffé
  • 1980 / Kirk Douglas / All that jazz par Bob Fosse & Kagemusha par Akira Kurosawa
  • 1978 / Alan J. Pakula / L’Arbre aux sabots par Ermano Olmi
  • 1976 / Tennessee Williams / Taxi Driver par Martin Scorsese

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