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Kathy Reichs, en piste avec Temperance

Photo: Marie-Reine Mattera

En 14 ans et autant de romans, Temperance Brennan, dite Tempe, a résolu des cas incroyables et frôlé la mort à plusieurs reprises. Dans Substance secrète, le tout nouveau volet de ses aventures, la plus attachante des anthropologues judiciaires, qui a aussi inspiré la télésérie Bones, se plonge dans le monde de la course automobile. Sa créatrice, Kathy Reichs, raconte.

Dans ce roman, vous nous transportez dans le monde du NASCAR que vous connaissez puisque vous passez beaucoup de temps dans la ville de Charlotte, en Caroline du Nord. Une métropole de la course automobile!
En fait, je dois vous avouer que je ne suis allée à une course NASCAR qu’une seule fois dans ma vie, il y a de cela 20 ans! Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de pilotes et de mécaniciens qui habitent à Charlotte. Plusieurs de mes amis adorent ce sport et me répètent depuis des années que je dois ab-so-lu-ment écrire un livre sur le sujet!

Est-ce aussi le côté très mouvementé et clinquant du NASCAR qui vous a poussée à en faire le décor de votre nouveau roman?
Oui! De plus, dans le cadre de mes recherches, j’ai fait la connaissance de pilotes, j’ai visité les écuries, le garage… J’ai posé beaucoup de questions parce que j’avais déjà une idée en tête : celle de la découverte d’un corps dans un baril d’asphalte, près d’une piste de course…

Par l’intermédiaire du personnage de Cindi, une jeune fille disparue qui rêvait d’être pilote de NASCAR, vous abordez le sujet des femmes conductrices. Ce qui est encore une rareté dans le milieu…
En fait, il y a plusieurs femmes qui commencent à briser les convenances, mais à l’époque où Cindi a disparu, c’est-à-dire en 1998, il y en avait très peu qui pratiquaient ce sport. C’est un peu moins pire, mais ça reste le cas aujourd’hui.

Au début de chacun de vos livres, Tempe nous rappelle qu’elle est anthropologue judiciaire et explique en quoi consiste son métier. Est-ce primordial, selon vous, lorsqu’on écrit une série, de ne pas oublier les lecteurs qui se joignent au mouvement tardivement, qui n’ont pas forcément lu les premiers tomes?
Absolument. Pour certains, ce livre sera le premier contact avec le monde de Tempe. Pour d’autres, ce sera le 12e, ou le 14e. C’est donc nécessaire de réintroduire le sujet et les personnages. Et c’est difficile pour moi parce que, chaque fois, il faut que je le fasse de manière originale et subtile!

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Je ne sais pas si c’est juste une impression, mais Tempe m’a semblé plus caustique que d’habitude, plus ironique. Qu’en pensez-vous?
Oui! C’est vrai. Je ne l’avais pas remarqué en écrivant, mais plusieurs critiques ont dit la même chose. Que c’est un livre un peu plus léger que les autres.

Votre héroïne a toujours eu une vie amoureuse houleuse. Était-ce amusant pour vous d’introduire un nouvel homme dans sa vie dans ce roman?
Oh! Oui, oui, oui! (Rires) Surtout qu’Andrew Ryan est resté à Montréal. D’ailleurs, comme l’histoire se déroule cette fois en Caroline du Nord, le personnage qui fait un lien avec le Québec, c’est plutôt… Jacques Villeneuve!

Oui! Justement! Andrew est scandalisé que Tempe ne le connaisse pas. Est-ce que vous-même, vous saviez qui il était?
Tempe ne connaît rien à rien aux courses automobiles! Mais moi, Jacques Villeneuve, je savais bien sûr c’était qui! Bon, je ne le connais pas personnellement… mais j’aimerais beaucoup, beaucoup le rencontrer! (Rires)

Nous savons bien sûr que Tempe ne boit plus depuis longtemps, mais qu’elle adore le Coke Diète. Dans Substance secrète, elle boit exceptionnellement un Pepsi, et il est… tiède et mauvais! Un clin d’œil comique?
Oh! Non? Je ne me souviens pas de ça! Je ne sais pas si les gens chez Pepsi vont trouver ça très drôle! (Rires)

Pour nous, lecteurs, c’est toujours un plaisir de retrouver vos personnages! De votre côté, lorsque vous vous plongez dans l’écriture d’un nouveau tome, outre Temperance bien sûr, quel est le personnage avec lequel vous prenez le plus de plaisir à renouer? Le beau Andrew? Le bourru Slidell? Ou le fidèle félin Birdie?
Birdie, sans aucun doute! Vous savez qu’il est inspiré par mon chat? Un chat blanc. Et énorme!

Dans vos livres, vous dépeignez souvent les journalistes comme des vautours. Avez-vous une bonne relation avec la presse?
Lorsque les entrevues se déroulent dans un contexte où je parle de mes livres ou de la télésérie [Bones], oui! (Rires) Mais lorsque je suis sur un cas, c’est autre chose. Il y a certains reporters qui deviennent très insistants. Même s’ils ne me lâchent pas, je ne parle jamais de cas non résolus pour des raisons légales et éthiques.

Vous avez souvent dit que celui de vos livres vous préférez, c’est Terreur à Tracadie. Est-ce toujours le cas?
Je crois bien que oui! J’avais été au Nouveau-Brunswick pour faire mes recherches. J’ai eu énormément de plaisir à rencontrer des gens et à en apprendre plus sur les Acadiens!

Question d’âge
Le premier roman de Kathy Reichs, Déjà Dead, a paru en 1998. Lorsqu’on lui demande quelle est la question qu’on lui a posée le plus souvent au fil de sa carrière littéraire qui dure donc depuis près de 15 ans, l’écrivain à succès répond d’emblée que c’est : «Pourquoi la Temperance Brennan des livres est-elle si différente de la Temperance Brennan de la télésérie Bones?»

«Cette question, on me la pose souvent, souvent, souvent, dit-elle avec un sourire. Et moi, je réponds toujours que la télésérie est un «prequel» aux livres, qu’elle se déroule bien plus tôt dans le temps. Bien avant ‘‘les années Montréal’’ de Tempe. Dans la série, elle est âgée d’une trentaine d’années, alors que, dans les livres, elle est dans la quarantaine… C’est donc normal qu’elle ne soit pas tout à fait la même femme!»

Substance secrète
Aux éditions Robert Laffont
En librairie

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