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Il était une fois l'histoire de deux Marie…

Après avoir germé pendant près de 30 ans dans la tête du cinéaste Jean-Daniel Lafond, le film de celui-ci sur Marie de l’Incarnation voit enfin le jour. Entre le documentaire et la fiction, on y découvre deux Marie, deux vies, deux quêtes qui se croisent et s’entremêlent.

«Le film est une double histoire, raconte Jean-Daniel Lafond, le mari de la gouverneure générale Michael Jean. Il y a celle d’une femme du 17e siècle, et celle d’une femme du 21e siècle, de Marie Tifo, qui découvre la fondatrice des Ursulines de Québec afin de l’incarner dans une pièce de théâtre.»

Marie Tifo fait donc revivre, dans Folle de Dieu, la femme fonceuse, passionnée et amoureuse qu’a été Marie de l’Incarnation. Cette production de l’ONF est tournée dans les lieux réels et est inspirée des textes mêmes de la religieuse, qui a écrit plus de 800 lettres de son vivant.

Pourquoi parle-t-on de fiction, alors?

«La fiction, c’est l’histoire d’une comédienne qui va monter une pièce de théâtre, car il n’y a pas de pièce de théâtre au moment du tournage, explique le cinéaste. À la fin du film, on ne sait pas si c’est Marie Tifo qui est devenue Marie de l’Incar-nation ou si c’est Marie de l’Incarnation qui est en train de devenir Marie Tifo.»

Ironie de l’histoire : le film accouche réellement d’une pièce de théâtre, tirée de la scénographie écrite par Jean-Daniel Lafond pour son film.

«Nous ne savions pas que la pièce irait sur scène. Le film n’est aucunement le making of de la pièce», précise M. Lafond.

La femme derrière la religieuse

Autant Jean-Daniel Lafond que Marie Tifo,ont été intéressés non pas tant par le côté religieux de l’histoire que par la femme qu’a été Marie de l’Incarnation. «Cette grande femme a eu du courage et du caractère à son époque. Elle a été capable d’écrire son histoire, souligne Marie Tifo. On peut dire qu’elle a été la première auteure de notre colonie!»

M. Lafond, qui, comme la religieuse, a quitté la France pour s’installer au Canada, est très impressionné qu’une femme ait fait ce choix dans le contexte du 17e siècle.

«Elle décide à l’époque de prendre le bateau pour venir ici, ce qui était plus dangereux que de monter dans une navette spatiale! Du coup, elle quitte son pays, abandonne sa famille et laisse son fils derrière elle. Tout cela pour venir créer ici un nouveau catholicisme ou un nouvel humanisme.»

Malgré la tâche ardue qu’a représenté pour Marie Tifo la mémorisation de textes magnifiquement bien écrits, mais d’un style particulier, l’actrice éprouve un grand plaisir à jouer ce personnage.

«C’est un bonheur de jouer le rôle de cette femme multiple, passant de la mère qu’elle a été à la religieuse, la bâtisseuse, la fondatrice.»

La pièce de théâtre Marie de l’Incarnation et la déraison d’amour est présentée à Québec dès lundi.

Folle de Dieu
En salle dès aujourd’hui

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