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Odysséo, bien en selle

Photo: Dan Harper/Collaboration spéciale

Après avoir conquis trois millions de spectateurs du monde entier depuis 2011, le spectacle Odysséo revient à Montréal. Un retour au bercail qui se fait à bride abattue.

AVERTISSEMENT: Le journaliste ci-dessus n’est pas un grand amateur des spectacles équestres, alors il a sous-traité à sa fille de 6 ans ½, le soin de s’enthousiasmer.

Samedi en après-midi, les 2074 places sous le chapiteau de la troupe Cavalia sont occupées en majorité par des têtes blondes et des têtes blanches, à qui l’horaire d’après-midi sied le mieux.

Sur l’immense scène, ayant nécessité 10 000 tonnes de sable, de terre et de gravier, cinq déesses habillées de blanc chevauchent, chacune debout, deux étalons. Un numéro qui pourrait s’apparenter à une forme de ski équestre, en pas mal plus compliqué. «Oh, il y en a une qui est tombée de ses chevals (NDLR: chevaux)», note Anaïs, chroniqueuse aux affaires enfantines chez Métro.

Signe que le cheval est capable d’émotion, l’un des deux coupables de la chute laisse tomber dans la foulée une impressionnante série de numéros deux. «Beurk c’est dégueuulaaasse! Les gens regardent que les cacas maintenant! C’est pas normal que les chevals (NDLR: chevAAUUX) fassent caca pendant un spectacle, les acrobates vont piler dedans», s’exclame notre chroniqueuse.

Cela n’est pas arrivé, la troupe guinéenne maitrisant la technique du salto arrière comme personne. S’ensuit une sympathique balade, où 12 chevaux répondent (presque) au doigt et à l’œil à la dompteuse. «Regarde papa, c’est comme à l’école, avec madame Charlotte, y en a qui niaisent et qui n’écoutent pas», souligne Anaïs.

En un clin d’œil, le décor change grâce à l’incroyable mise en scène: l’écran de 70m et l’éclairage judicieux permettent de passer des steppes d’Asie à la nuit étoilée. Un carrousel grandeur nature descend du plafond du plus grand chapiteau du monde et permet à d’autres acrobates de se mettre en valeur. C’est esthétiquement encore une fois magnifique, mais ça manque de chaleur. À moins que ce ne soit la trame musicale qui commence à taper sur les nerfs du papa de la chroniqueuse.

«Ah ça y est, ils ramassent le caca avec une pelle! ça ne fait pas partie du spectacle, ça quand même?» Non, ça c’est l’entracte.

Le retour se fait dans un décor de savane, au son du djembé, et avec une autre série d’acrobaties évoquant des centaures et leurs échasses à ressorts. Puis, vient le numéro le plus envoûtant, selon nous: celui des tissus aériens, où quatre acrobates voltigent et tournoient grâce à quatre chevaux et leurs cavaliers.

«Pourquoi les chevaux blancs, ils ont toujours les numéros les plus chouettes, papa?». «Eille, tu ne serais pas en train de nous partir une nouvelle polémique, là toi ma belle?! Le Québec a pas besoin de ça et tu sauras que parmi les 70 chevaux, il y a 20 espagnols, 16 lusitaniens et 12 arabes!»

Le spectacle de deux heures (entracte non compris) se termine par un incroyable tableau: la scène a été transformée en lac (on comprend alors que le montage des chapiteaux nécessite 80 travailleurs pendant plus de trois semaines) et accueille une impressionnante compétition de voltige équestre, façon rodéo. La production ne fournit pas de cirés aux spectateurs du premier rang!

Pis le spectacle? «C’est super, mais c’est un peu long parfois pour les enfants», de conclure notre chroniqueuse.

 

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