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The Pool : L'effet Slumdog Millionaire

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Il est facile de faire des comparaisons en­tre le film oscarisé Slum­dog Millio­naire, du réalisateur britannique Danny Boyle, et le dernier long métrage du réalisateur américain Chris Smith The Pool.

L’action des deux productions se déroule en Inde,  les deux ont fait appel à des acteurs indiens non professionnels recrutés dans la rue et les deux font état d’un certain état de pauvreté qui oblige les enfants à travailler plutôt qu’à aller à l’école.

Les similarités s’arrêtent cependant là, The Pool adop­­tant un ton beaucoup plus naturaliste et ayant une réalisation davantage apparentée au documentaire.

Le film de Chris Smith ne nous plonge pas non plus dans la misère des bidonvilles, mais plutôt dans la vie de Venkatesh (Venkatesh Chavan), un jeune homme de 18 ans travaillant dans un hôtel et qui, dans ses temps libres, va contempler la piscine d’une riche demeure jusqu’à ce que sa vie soit chamboulée lorsqu’il entre en contact avec la mystérieuse famille qui y vit.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les comparaisons avec la fresque de Danny Boyle n’agacent pas le réalisateur Chris Smith. Il en est même ravi, puisque son film en profite grandement.

«Je pense que Slumdog Millionaire a ouvert les portes pour que les gens soient plus réceptifs à voir notre film, explique le cinéaste joint au téléphone. Ç’a beaucoup aidé le film. On a été chanceux que Slum­dog sorte avant The Pool. Cela nous a permis de susciter davantage d’intérêt et une belle réaction.»

Tournage à l’indienne

Le tournage de The Pool s’est échelonné sur une période de cinq mois et s’est déroulé dans la ville de Panjim, dans la région de Goa, sous la gouverne d’une équipe moitié américaine, moitié indienne.

Chris Smith n’en était pas à sa première visite au pays du Taj Mahal. Il y avait séjourné en 2003 pour participer au tournage du film d’un ami. Il avait d’ailleurs tourné dans l’hôtel dans lequel Venkatesh travaille dans The Pool.

Pour son nouveau film, le réalisateur des documentaires The Yes Men et American Movie a donc décidé de filmé à nouveau dans cet hôtel et de faire appel à Venkatesh Chavan, qui avait participé au film de son ami, I’m Bobby, et qui, depuis sa première expérience de tournage en 2003, était retourné à l’affaire familiale de recyclage.

Pour camper Jhangir, le jeune ami de Venkatesh âgé de 11 ans, Smith a recruté Jhangir Badshah, un jeune garçon qui travaillait dans un resto-bar, comme le personnage qu’il joue dans le film.

Et puisque la plupart des acteurs que le cinéaste avait choisis ne parlaient pas anglais, Smith a décidé de faire un film en hindi, langue qu’il ne parle pas du tout.

«Au départ, nous nous sommes rendus en Inde sans penser faire le film en hindi, mais quand on a fait le casting là-bas, les meilleurs enfants ne parlaient pas anglais, raconte le directeur d’acteurs. On a alors décidé qu’on allait le faire en hindi. Nous avions un traducteur, alors j’écrivais les scènes en anglais et il les traduisait et les expliquait en hindi. Par contre, quand tu filmes, tu peux voir si la performance marche ou pas, avec l’intuition, peu importe la langue. Le traducteur servait plus à me dire si les acteurs disaient les bonnes choses!»

Les deux jeunes acteurs ont même enrichi le scénario de The Pool. Les histoires qu’ils se racontaient en soupant ont parfois été intégrées au scénario par le réalisateur. Et contrairement aux jeunes enfants de Slumdog Millionaire, qui font les manchettes depuis qu’ils sont retournés à leur vie normale, les deux amis de The Pool ont presque retrouvé leur train-train quotidien.

«Venkatesh a parti sa propre entreprise de recyclage et Jhangir va désormais à l’école», raconte Chris Smith qui se concentre maintenant sur un nouveau documentaire.

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