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Incendies: Apprivoiser la colère

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Après Polytechnique, Denis Villeneuve continue son exploration de la colère avec l’adaptation de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad Incen­dies.

Au sortir de quatre ans de travail acharné pour transformer une Å“uvre théâtrale chargée en un scénario où l’image remplace souvent les mots, le cinéaste est enfin derrière la caméra.
Mercredi, l’équipe de tournage d’Incendies en était à son 10e jour de tournage et avait établi ses pénates à l’ancien hôpital chinois, rue Saint-Denis.

Incendies, demandera 38 jours de tournage, dont une bonne partie se déroulera en Jordanie, pays vers lequel certains membres de l’équipe s’envoleront dans quelques jours pour préparer le terrain.

«C’est un tournage très complexe, a expliqué le producteur Luc Déry. On change de pays et d’époque parce que l’histoire se déroule de 1975 à 2009, à Montréal et au Liban.»

Incendies raconte l’histoire de Jeanne (Mélissa Désormeaux-Poulin) et de Simon (Maxim Gaudette), une sÅ“ur et un frère jumeaux qui, à la mort de leur mère, se voient remettre deux enveloppes par le notaire, l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Les jumeaux partiront alors à la recherche de leurs racines et feront des découvertes étonnantes.

Poésie visuelle

Pour arriver à s’approprier le texte de Wajdi Mouawad, Denis Villeneuve s’est donné comme objectif de créer un poème visuel. Il a donc cherché les images dans les mots du dramaturge, qu’il a réduits considérablement, pour laisser toute la place à la poésie des images.

«Wajdi m’a laissé carte blanche pour adapter sa pièce, a confié le réalisateur au cours d’une pause entre deux prises. J’ai gardé la structure narrative de l’histoire, mais j’ai davantage ancré les personnages dans la réalité.»

Le cinéaste est cependant très content du travail qu’il a effectué avec la coach à la scénarisation Valérie Beau­grand-Champagne. Il déclare même que le scénario d’In­cendies est celui dont il est le plus fier.

Distribution recherchée

Le casting a nécessité lui aussi beaucoup de travail : un an au total.

Villeneuve voulait les meilleurs acteurs qui soient pour interpréter Jeanne et Simon et il les a trouvés en Melissa Désor­meaux-Poulin et Maxim Gaudette avec qui il avait déjà travaillé pour Polytech­nique. «Maxim est un des acteurs qui me bouleversent le plus, a dit le réalisateur du court métrage Next Floor, primé à Cannes, de Mael­ström et de Un 32 août sur terre. Il a une telle présence. C’est un  comédien redoutable, sûrement le meilleur de sa génération.»

«Mélissa, elle, je ne la connaissais pas; je n’écoute jamais la télé, a-t-il avoué. Il fallait que je trouve une actrice pour accoter Maxim. Quand Mélissa s’est présentée en audition, j’ai constaté qu’elle pouvait avoir le même calibre de jeu que lui.»

Maxim Gaudette s’est dit très heureux de voir son rêve de retravailler avec Denis Villeneuve se réaliser et de retrouver l’énergie qui les animait sur le plateau de Polytechnique. Il affirme, par contre, que son rôle de Simon, quoique fermé et dur, n’est en rien comparable à celui de Marc Lépine.

Mélissa Désormeaux-Poulin a quant à elle noté  l’intelligence de Denis Villeneuve et a apprécié le fait qu’il prenne son temps pour bien installer les choses sur le plateau de tournage.

Celle qui s’est fait connaître grâce à son rôle dans le film pour adolescents À vos marques, partez!, a l’impression qu’avec ce film, sa carrière prend un nouveau tournant.

«Le rôle de Jeanne contient plusieurs niveaux de jeu, souligne-t-elle. C’est un beau défi.»
Incendies a bénéficié d’un budget de 6,5 M$ et devrait sortir en salle au printemps 2010.

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