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Papillon: Se frotter à un classique

Photo: Pathé Films

La version de 1973 de Papillon, l’adaptation cinéma­tographique du récit d’Henri Carrière sur ses 14 années passées dans la colonie pénitentiaire de Guyane française, est considérée avec raison comme un chef-d’œuvre du cinéma.

Mettant en vedette les talentueux Steve McQueen et Dustin Hoffman, le film, présentement en salle, a été réalisé par Franklin J. Schaffner et scénarisé par Dalton Trumbo, deux artistes oscarisés.

Le réalisateur Michael Noer et ses interprètes Charlie Hunnam et Rami Malek savaient donc qu’ils auraient à travailler fort pour produire une nouvelle version pertinente de cette histoire.

Malek admet même qu’il a hésité avant d’accepter le rôle de Louis Dega, le comparse de Henri «Papillon» Carrière.

«Peut-on rendre justice au livre et au film? La version de 1973 vit dans nos mémoires comme un morceau d’anthologie de l’histoire du cinéma. C’est quelque chose de très difficile à oublier et ça semblait insurmontable», avoue l’acteur de 37 ans.

Noer, toutefois, n’a cependant jamais vu son film comme un simple remake de Papillon.

«Ç’a n’a jamais été mon intention. J’ai abordé le projet comme un metteur en scène qui voudrait monter Hamlet de Shakespeare. En conservant l’ADN de l’œuvre sans être oppressé par les versions précédentes.»

«Il y aussi une certaine motivation politique à faire ce film, qui paraît plus pertinent que jamais, si on regarde les méthodes de confinement qui sont toujours utilisées partout dans le monde. Et aussi parce que nous vivons dans un monde qui semble plus que jamais désespéré politiquement.»
Malek indique que c’est la vision de Noer qui l’a finalement convaincu de participer au projet.

«Il est très, très précis dans sa façon de raconter des histoires. Il aborde aussi les choses avec une approche philosophique. Et j’ai aussi pu lui proposer des idées, et nous avons collaboré pour arriver à quelque chose d’unique. […] Ce n’est pas souvent qu’on rencontre quelqu’un d’aussi intelligent et créatif.»

«J’espère avoir réalisé un film divertissant qui naît de l’obscurité, mais d’où émerge beaucoup d’espoir.» – Michael Noer, réalisateur de Papillon

Noer voulait aussi aborder certains thèmes dans son premier film hollywoodien.

«Des gens profitaient de ces colonies pénitentiaires. Ce qui signifie une privatisation et une industrialisation des prisons. C’est très dangereux. Qu’arrive-t-il à la justice lorsqu’on la privatise?»

«On ne cesse d’oublier l’histoire. On devrait pourtant étudier les erreurs du passé et apprendre d’elles. Plus je vieillis, plus j’en suis conscient, et j’essaie de le rappeler aux autres. C’était très important pour moi.»

Ces préoccupations l’ont aidé à motiver l’équipe du film, qui a traversé des moments très éprouvants.

«Ç’a été un tournage très, très sale, nous avons pataugé dans la boue pendant plusieurs jours», se rappelle Rami Malek.

«Nous avons tourné six jours sur sept, souvent de nuit, sous la pluie. Les gens du maquillage ont apprécié, parce qu’ils avaient moins de travail à faire pour nous faire paraître piteux.»

De telles conditions étaient nécessaires pour atteindre le degré de justesse désiré par le cinéaste, qui a voulu une expérience si réaliste que les spectateurs puissent presque sentir les personnages à l’écran.

«Au moment de la conception, je rappelais constamment au maquillage, à la direction photo et à la direction artistique que je voulais qu’on puisse sentir les personnages et leurs environnements. Lorsqu’on est à Paris, on peut sentir le mauvais parfum, lorsqu’on est en cellule, on peut sentir la sueur.»

https://www.youtube.com/watch?v=R3iDaVXMjb0

Cette voix

Freddie Mercury est sans contredit l’un des meilleurs chanteurs de l’histoire du rock.

Bohemian Rhapsody, film biographique sur la vie du chanteur de Queen mettant en vedette Rami Malek, devra donc être à la hauteur du talent vocal de Mercury s’il veut connaître du succès lors de sa sortie, le 2 novembre prochain.

Mais comment y arriver? En utilisant simplement la voix de Mercury ou en demandant à Malek de l’imiter? «C’est un amalgame de plusieurs voix, mais c’est principalement la mienne qui domine. J’espère que les spectateurs y entendront la voix de Freddie. C’est notre but.»

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