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Le côté sombre de la force

Marc-André Lemieux - Métro

Critique de ciné­ma pendant près de 15 ans, Nicolas Saada a quitté, au début du siècle, le «côté sombre de la force» pour exaucer son rêve le plus cher : réaliser son propre film.

Après avoir écrit quelques scénarios pour la télévision et signé un court métrage mettant en vedette Mathieu Almarich, l’ex-journaliste a présenté, en janvier dernier en France, sa toute première Å“uvre, Espion(s).

Mêlant romance, trahison et espionnage, ce film met en vedette Guillaume Canet (Ne le dis à personne, The Beach) dans le rôle d’un petit voleur qui se retrouve coincé au cÅ“ur d’une affaire tordue impliquant les services secrets français, anglais et syriens. Au fil de l’aventure, il tombera bien malgré lui amoureux d’une femme (Géraldine Pailhas), ce qui risque de nuire aux enjeux de sa mission.

Nous avons discuté avec le «jeune» cinéaste de 43 ans.

Les années que vous avez passées en tant que critique et journaliste ont-elles été frustrantes?
Non, parce que j’ai rencontré plusieurs cinéastes avec qui j’ai pu échanger sur leur façon de travailler, de penser, de se défendre pour arriver à leurs fins. Ce fut un moment de ma vie où j’ai beaucoup appris.

Les films d’espionnage sont l’apanage des Américains. Comment avez-vous fait, en tant que cinéaste français, pour vous démarquer dans ce genre?
Je savais que je ne devais pas tenter de faire un film «à l’américaine», parce qu’ils ont beaucoup plus de moyens, plus de savoir-faire et plus d’expérience dans ce domaine. En même temps, je ne voulais pas faire un film trop abstrait. J’ai donc décidé de faire un film qui me ressemble.

Pourquoi avez-vous situé l’action du film en Angleterre?
Parce qu’eux aussi, ils ont une grande tradition dans ce genre. Et puis c’est un pays très métissé, dans lequel on retrouve toutes les nuances, toutes les contradictions et tous les contrastes du monde d’aujourd’hui. Avec un sujet comme l’espionnage, je me voyais difficilement rester en France. Je me disais que j’aurais moins de problèmes à filmer un acteur anglais donnant des ordres à des agents qu’à filmer un acteur français faisant la même chose dans un bureau à Boulogne, par exemple. J’avais besoin de la langue pour croire à ce que je faisais.

En tant que cinéphile averti, comment avez-vous évité de copier tous les cinéastes qui vous ont influencé pour trouver votre propre style?
Je n’ai jamais vu la cinéphilie comme un obstacle, mais plutôt comme un moyen de trouver des
solutions à des problèmes très concrets que peuvent me poser une scène, un mouvement de caméra, etc.

Regardez-vous toujours autant de films en tant que cinéaste que vous le faisiez à l’époque où vous étiez critique de cinéma?
Oui! Il faut connaître ce qu’on aime. J’ai besoin de voir les films des autres. J’ai vu récemment Un prophète, de Jacques Audiard, Un conte de Noël, d’Arnaud Desplechin, Julia, d’Erick Zonca… Ils m’ont enchanté. Des films comme ça, ça donne envie de continuer, de se surpasser. D’un autre côté, il y a des films si mauvais qu’ils me coupent presque l’envie de faire du cinéma!

Espions
En salle dès aujourd’hui

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