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Léo: la crise de la quarantaine de Fabien Cloutier

Fabien Cloutier dans Léo
Fabien Cloutier dans Léo Photo: Club Illico

Le Club Illico a dévoilé une nouvelle exclusivité en novembre intitulée tout simplement Léo. Tirée de la Beauce fictive imaginée dans les récits de Fabien Cloutier, la production s’installe comme la suite indirecte de ses contes urbains Scotstown et Cranbourne, campés au théâtre dans un croisement entre la fiction, le conte et le stand-up lors de longs monologues où Cloutier donne vie au chum de Chabot (prononcé Chabotte), un éternel adolescent aux anecdotes aussi colorées que ses expressions beauceronnes et ses opinions étroites sur la vie, les gens et le quotidien.

Il y avait, dans le théâtre de Cloutier, une colère brute magnifiée pour provoquer des rires et c’est avec les mêmes ingrédients que Léo se cuisine, même si la série réalisée par Jean-François Chagnon est loin du théâtre plus épique de Cloutier. La moquerie initiale de la simplicité des Beaucerons se veut plutôt une lettre d’amour à la région et à ses résidents.

Le Léo titulaire de la série est donc le même chum de Chabot, et Cloutier est toujours dans les bottines de ce maladroit beauceron attachant, éternel célibataire et collectionneur de petites jobbines. Sauf qu’ici, Léo voit son meilleur ami Chabot se caser dans une vie familiale plus responsable alors que lui et sa quarantaine entamée jonglent avec la percutante constatation que la vie, c’est plus qu’une bière et un petit joint l’après-midi en faisant des tours de pick-up un peu éméché dans le bois.

Les onze épisodes de cette première saison tournent autour de cette crise identitaire de Léo qui, malgré ses travers et sa fermeture initiale, découvre le monde grâce aux habitants de son petit village et des visiteurs qui teinteront sa nouvelle vie d’adulte qui tente de se prendre en mains.

Je m’attendais à être déçu devant une sitcom simplifiant deux pièces de théâtre que j’avais particulièrement appréciées à l’époque, mais on retrouve rapidement la plume acide de Fabien Cloutier et la distribution autour de lui trace les limites d’une Beauce exagérément divertissante. Évidemment, la finesse n’est pas forcément la force de la série, mais Fabien Cloutier sait comment bien s’entourer et ici, avec Julien Poulin et Anne Dorval, notamment, il se développe une dynamique vraiment accrocheuse et malgré la légèreté des situations, on veut rapidement consommer les aventures de Léo.

C’est, tout simplement, une bonne comédie à l’image de son personnage principal: attachant malgré ses travers.

L’intégral se visionne sur le Club Illico et parions tout de suite qu’une deuxième saison sera livrée plus tôt que tard. Fabien Cloutier ne se trompe pas avec ses projets depuis plusieurs années et ce n’est pas Léo qui fera de l’ombre à son imposant CV.

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