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Où étiez-vous le soir du meurtre?

Photo: Collaboration spéciale

Des polars télévisés, on en a déjà vu souvent. Mais quand le spectateur peut aider à résoudre l’enquête, c’est autre chose… C’est ce que propose la websérie Le Judas, que suivent déjà assidument plusieurs détectives en herbe.

Le propriétaire d’un immeuble est retrouvé mort. Au banc des accusés : six locataires, qui avaient tous des raisons de vouloir en finir avec lui… Entre autres, le fait qu’il avait installé des caméras de surveillance dans leurs logements, croquant sur le vif les détails juteux de leurs vies privées. Non, ce n’est pas la prémisse d’un souper de Meurtres et mystères, mais celle de la websérie interactive Le Judas, imaginée par la jeune scénariste Annie Turcotte, réalisée par Ziad Touma et diffusée à Radio-Canada.ca depuis le Festival du Nouveau Cinéma (FNC).

«J’ai eu cette idée à force de sentir qu’on est constamment épiés dans des endroits publics, explique Annie Turcotte, dont il s’agit du premier scénario. On s’est intéressés au concept de vie privée par rapport à la vie publique, à la façon dont on se comporte quand on pense que personne ne nous regarde, aux empreintes digitales, en quelque sorte, qu’on laisse sur Internet…»

L’enquête que mène la détective Ève Lévesque (Édith Cochrane) s’appuie donc sur les «archives» vidéo filmées par la victime du meurtre, qui ont véritablement été captées par des caméras de surveillance installées sur les lieux de tournage. «Il y avait cinq ou six caméras cachées à chaque fois qu’on tournait. Cette façon de faire laissait beaucoup de jeu aux comédiens pour improviser», lance Ziad Touma. «C’était une tout autre façon de jouer, on faisait complètement abstraction des caméras, ajoute la comédienne Mylène St-Sauveur. On devait donner certains indices pendant les scènes, mais autrement, c’était impressionnant à quel point on nous a fait confiance.»

«Ça m’a pris un petit moment à comprendre dans quoi je m’embarquais», avoue pour sa part Édith Cochrane. C’est que, clairement, on n’est pas ici dans la télévision traditionnelle. «C’est une écriture à 360o, ce n’est pas linéaire», résume le réalisateur. Les gens qui le souhaitent peuvent simplement écouter Le Judas comme une série traditionnelle, mais le côté novateur du projet se situe dans l’aspect du jeu interactif. Les gens sont amenés à résoudre diverses énigmes qui les rapprochent de plus en plus du pot-aux-roses – en plus de leur permettre d’accumuler des points –, et ce, par de faux sites web, de comptes Twitter inventés, des pages Facebook des personnages, de textos et d’envois par courriels…

Les créateurs s’en sont donné à cœur joie pour utiliser tous les modes de communication possibles. «Quand un acteur joue, il entre dans la peau de son personnage, compare Ziad Touma. Ici, c’est la même chose pour le joueur, qui entre dans l’enquête et s’y investit à fond.»

Notons d’ailleurs que, pour l’épisode final, les 10 joueurs ayant accumulé le meilleur pointage seront invités à accompagner la détective, en chair et en os, sur la scène du crime afin de conclure l’enquête – et de gagner des prix. Question interactivité, avouons-le, on dépasse même les vieilles émissions de Vidéoway!

Les suspects
Lequel de ces comédiens campe le tueur? Eux-mêmes ne l’ont pas su avant la fin du tournage!

  • Mylène St-Sauveur. Théa St-Ambroise, sœur du propriétaire, qui avait hérité de l’immeuble avec lui.
  • Mylène Mackay. Marilou Champagne, serveuse à qui le propriétaire avait proposé une façon rapide de régler ses problèmes financiers.
  • Alexandre St-Martin. Olivier Maltais, copain de Marilou, qui a vu sa relation menacée par le propriétaire.
  • Cynthia Wu-Maheux. Katherine Anderson, copine du propriétaire, lequel ne lui était pas toujours fidèle.
  • Iannicko N’Doua. Émile Mathieu, athlète au sujet de qui le propriétaire détenait un secret important…
  • Frédéric Lavallée. Frank Delorme, médecin trempant dans des affaires illégales… ce que savait le propriétaire.

Le Judas

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