Deux courts métrages québécois nommés aux Oscars
Le cinéma québécois sera bien représenté à la prochaine cérémonie des Oscars avec non pas un, mais deux films nommés dans la catégorie Meilleur court métrage de fiction: Marguerite, de Marianne Farley, et Fauve, de Jérémy Comte.
Comme le hasard fait bien les choses, les deux cinéastes se connaissent bien et s’apprécient. Ils ont même appris la grande nouvelle ensemble puisque leurs œuvres sont distribuées par la même boîte, H264, qui a pignon sur rue dans le Plateau.
«C’est incroyable! Jérémy et moi sommes aux oiseaux!, a assuré Marianne Farley, qui fait également carrière comme actrice (La peau blanche, Mémoires vives). Fauve est un film magnifique et je pense que Jérémy aime beaucoup Marguerite aussi. On est ben ben ben excités à l’idée d’être deux à représenter le Québec avec des visions totalement différentes. On pourrait dire qu’on est en compétition, mais on ne le ressent pas ainsi parce que c’est deux films qui ont leur place et qui apportent des choses différentes.»
«Je suis tellement content d’être sélectionné avec Marianne, insiste de son côté Jérémy Comte. On fait partie de la même équipe, on n’est pas en compétition, on va aux Oscars ensemble. On se complète super bien. C’est une femme réalisatrice, je suis un homme réalisateur. On parle de deux sujets complètement différents, mais les deux se déroulent au Québec. On peut faire beaucoup de connexions entre les deux.»
«Je suis fière parce que c’est le seul film en lice qui a été réalisé par une femme. Ça me dit qu’il y a peut-être une place pour ce type d’histoire, qui parle de compassion, d’amour et de délicatesse.» – Marianne Farley, réalisatrice de Marguerite
Fauve explore les jeux dangereux de deux garçons (Félix Grenier et Alexandre Perreault) laissés à eux-mêmes dans une mine à ciel ouvert, alors que dans Marguerite, une dame âgée (Béatrice Picard) revisite son passé à travers son amitié naissante avec son infirmière (Sandrine Bisson).
Si les deux films peuvent difficilement être plus différents, cette nomination aux Oscars représente une consécration pour les auteurs.
«J’étais déjà vraiment fier du parcours de Fauve [qui a été projeté dans 125 festivals partout dans le monde, remportant 65 prix] et de mon équipe, mais là, je suis dépassé, a avoué un Jérémy Comte encore sous le choc. J’ai de la difficulté à trouver mes mots. C’est un rêve devenu réalité.»
Les deux films compétitionneront avec Detainment, de l’Irlandais Vincent Lambe, Mother, de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen, et Skin, de l’Israélien Guy Nattiv. Henry de Yan England est la plus récente production québécoise à avoir été sélectionnée dans cette catégorie, en 2013.
«Rendu là, c’est comme si j’avais gagné un Oscar!, a avoué Marianne Farley, qui voit aussi dans cette double nomination une occasion de célébrer le court métrage, un média trop souvent négligé.
«Le court métrage permet d’explorer et donne une plus grande liberté. Je vois ça comme une forme d’art à part entière. Ce n’est pas un mini long métrage, c’est complètement différent.»