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Lucidité passagère: 4 réalisateurs, 4 histoires, 1 film

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Il était une fois quatre amis qui, depuis des années, travaillaient ensemble à des courts métrages, des clips et des pubs : Marie-Hélène Panisset, Nicolas Bolduc, Fabrice Barrilliet et Julien Knafo. Un jour, ce dernier se voit offrir de faire la musique de la pièce de théâtre Lucidité passagère, de Martin Thibodeau. Il est séduit par ce texte qui pose un regard actuel sur quatre personnages dans la trentaine vivant chacun un drame personnel.

De concert avec ses compagnons, il demande alors à l’auteur de la pièce d’adapter celle-ci pour le grand écran et, ensemble, ils décident de réaliser un film choral à huit mains où les récits s’entremêlent et où on ne sait pas qui a tourné quoi. Mais cela n’est que le début de l’histoire… Les quatre réalisateurs nous racontent ici la suite.

Fabrice Barrilliet
réalisation et production

Faire oublier la pièce de théâtre: «On a fait appel à l’auteur de la pièce pour l’adaptation, mais il a travaillé sous notre direction. Il fallait juste rendre la pièce plus cinématographique. On ne voulait faire l’adaptation nous-mêmes et trahir avec nos mots ce qui était là. On était tombés en amour avec les dialogues et avec les personnages qui étaient déjà très bien ancrés dans la réalité. On a eu beaucoup de discussions avec l’auteur. Souvent, on lui disait : « Ça, on n’a pas besoin de le dire, on peut le montrer. » Je pense que le film est très près de la pièce, mais il a des codes et un langage cinématographiques. C’est un autre souffle, ou plutôt quatre autres souffles.»

M.-H. Panisset
réalisation et production

Faire un film à quatre: «C’est difficile! Mais c’est tellement plus riche quand tu peux échanger… Cependant, on n’aurait pas pu faire ça si on n’avait pas été des amis. Je ne le recommanderais pas à mon pire ennemi! On est passés au travers parce qu’on était des amis, mais en même temps ç’a été difficile parce qu’on était des amis. Émotivement, c’était confrontant. Je crois qu’on est passés au travers parce qu’on avait déjà fait des films ensemble avant. Pour mener à terme le projet, il a fallu trouver une vision commune. Il a fallu qu’on s’efface comme réalisateurs pour laisser la place aux comédiens.»

Nicolas Bolduc
réalisation et photo

Faire un film nouveau genre : «Au-delà du fait qu’on était quatre réalisateurs, ce qui est assez rare dans la cinématographie québécoise, Lucidité passagère possède une stucture différente de ce à quoi on est habitués. C’est un film qui s’inscrit dans un style très moderne. On n’a pas beaucoup de films comme ça ici. On commence à avoir des gens comme Podz qui essaient de nouvelles choses, qui s’inscrivent dans un nouveau style, et ça fait du bien. Toutefois, on ne sait pas encore si on va répéter l’expérience. En ce moment, on digère encore ce qu’on a vécue. Si quelque chose d’autre se présente, on verra…»  

Julien Knafo
réalisation et musique

Faire un film homogène et organique : «C’est moi qui ai commencé à tourner. Je regardais les rushs tous les soirs afin de m’inspirer pour la musique. C’était important de faire ça pour essayer d’être cohérents dans la façon dont on allait tourner nos séquences. Nicolas était là tout le temps sur le plateau parce qu’il faisait la direction photo. Cela a beaucoup aidé à l’unité de l’esthétique du film. La musique a aussi aidé à rendre le tout homogène. De plus, il fallait constamment s’assurer que tout était cohérent d’un personnage à un autre et qu’on ne se retrouvait jamais dans deux films différents.»

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