Passe-Partout: Télé-Québec est «très consciente» de l’importance de la diversité culturelle
Les comédiens de la nouvelle mouture de l’émission-culture Passe-Partout ont assuré dimanche soir à Tout le monde en parle (TLMEP) qu’il y a bel et bien une conscience, chez Télé-Québec, «de représenter la diversité culturelle», quelques jours après qu’une lettre ouverte publiée dans Le Devoir eut condamné des personnages «plus blancs que blancs».
«Il y a plusieurs autres marionnettes qui vont arriver dans le décor, mais Mélodie, par exemple, est maintenant asiatique, a illustré d’emblée Élodie Grenier, qui incarne le personnage de Passe-Partout. Je pense que Télé-Québec a eu cet immense souci de la diversité culturelle, c’est assuré.»
Même son de cloche chez Gabrielle Fontaine (Passe-Carreau) et Jean-François Pronovost (Passe-Montagne), qui apportent tous deux des nuances aux critiques. «[La nouvelle émission] représente de nouvelles valeurs aussi, a reconnu M. Pronovost. Il a fallu qu’on se pose des questions, c’est sûr, à savoir est-ce que telle chose, ça se peut aujourd’hui, est-ce que c’est encore d’actualité, est-ce qu’on doit pas changer quelque chose, et pas seulement en ce qui concerne la diversité culturelle.»
«Il y a eu cette conscience de la représentativité. On est en 2019. C’est super important», a-t-il ajouté. Cela étant dit, le personnage incarnant le personnage de Fardoche, Widemir Normil, «est noir», mais «c’était surtout le meilleur pour le rôle», a nuancé Élodie Grenier.
«Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est l’homogénéité de tous les personnages, autant les personnes réelles que les marionnettes, écrivait le 28 février dernier l’enseignante Dana Lord-Beaudin, dans sa lettre ouverte. Ils sont tous plus blancs les uns que les autres. Devant cette flagrante blancheur, je me suis demandé si […] je serais prête à utiliser ce matériel avec mes élèves pour le contenu éducatif.»
Mis à part ces critiques, la nouvelle formule de Passe-Partout semble passer le test chez les enfants et les parents. Lundi dernier, pas moins de 707 000 Québécois étaient rivés à leur écran pour la première, un record pour Télé-Québec en plus de 10 ans.
«Rassembler des familles, c’est un peu le mandat qu’on a. C’est ça dont on est le plus fiers, réunir des parents qui ont tant aimé la série avec leurs enfants qui la découvrent pour la première fois. Pour les plus jeunes, on est les seuls personnages de cette série-là», a lancé là-dessus Gabrielle Fontaine.
«Les réactions de certains enfants parlent toutes seules. On a reçu des vidéos d’enfants qui pleurent parce que l’émission est terminée. Ça, on ne peut pas l’inventer.» – Gabrielle Fontaine
Questionnés à savoir s’ils avaient peur de ne plus pouvoir jouer d’autres rôles après Passe-Partout – tellement la série semble avoir un fort impact sur l’imaginaire collectif –, les trois acteurs se sont faits assez unanimes. «On a cette chance-là de marquer une génération d’enfants et dans notre carrière, c’est un super beau rôle. C’est plus un cadeau», a observé Élodie Grenier.
Même son de cloche pour Gabrielle Fontaine, qui a dit vouloir prendre l’expérience comme une occasion «et non une peur». «Sinon, on ne fera jamais rien», a-t-elle dit.
Le fou du roi, Dany Turcotte, a fait un léger clin d’œil aux critiques concernant la diversité culturelle en fin d’émission. «Si vous intégrez un personnage transgenre, une marionnette non-binaire et une grand-mère lesbienne, j’embarque!» a-t-il écrit, provoquant les rires et les applaudissements dans le public.