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Les montagnes russes avec Travis Scott

Travis Scott, mardi soir sur la scène du Centre Bell. Photo: Josie Desmarais/Métro Photo:

Si Travis Scott voulait faire oublier son arrivée tardive à Osheaga, l’été dernier, c’est raté, mais le rappeur américain a quand même ébloui la foule du Centre Bell, mardi soir, lors de l’arrêt montréalais de sa tournée Astroworld – Wish You Were Here II, malgré un retard de près d’une heure.

Dès l’excellente Stargazing, le public montréalais a semblé avoir expié Scott de ses péchés, la foule explosant de joie quand le musicien s’est matérialisé sur la scène.

Bondissant, à l’aise sur une scène surplombée d’un manège fonctionnel, Scott a enchaîné avec la plus costaude Lose, appuyé par de la pyrotechnie. Le rappeur du Texas s’est ensuite attaché à son siège sur sa montagne russe circulaire pour faire un tour, tout en continuant de rapper.

Travis Scott, qui a collaboré avec Drake, Kid Cudi, Frank Ocean et The Weeknd, entre autres, a su s’entourer d’artistes aux visions artistiques diversifiées et originales comme Tame Impala, Thundercat et John Mayer, ce qui se reflète sur Astroworld, un troisième album en carrière qui brouille les frontières du hip-hop.

Inspiré par un parc d’attractions – maintenant détruit – situé près de sa ville natale de Houston, au Texas, Scott a livré cet album – largement considéré comme son meilleur – en 2018.

Se téléportant d’une scène à l’autre, dansant au milieu des feux d’artifice, impassible devant la foule indisciplinée, Scott a fait la preuve hier qu’il est un artiste incontournable – certainement parmi ceux qui donnent le meilleur show. Sur No Bystanders, un fan s’est même immiscé sur la scène et alors qu’il tentait de s’enfuir, talonné par la sécurité, Travis Scott lui a donné le choix de descendre par les marches ou de se lancer sur la foule. On a déjà vu des sauts plus gracieux.

La pression est descendue après un raz-de-marée de basses profondes et hypnotisantes quand Travis Scott a entonné Drugs You Should Try It et Love Galore, laissant respirer l’assistance pendant quelques minutes.

La prestation de Scott a atteint un plateau avec son hommage au Texas sur Houstonfornication. Stop Trying to be God s’est terminée par une longue litanie a cappella teintée d’autotune et bourrée d’imagerie catholique. Tout en sentant le spectacle atteindre son climax avec Yosemite, on savait que Travis nous réservait quelques cadeaux pour la fin.

C’est alors qu’une énorme montagne russe, qui s’étendait sur toute la longueur du parterre du Centre Bell, est descendue du plafond pour que Travis Scott se paie un autre tour de manège, cette fois en faisant l’aller-retour d’un bout à l’autre de l’aréna.

Travis Scott était toujours en pleine possession de ses moyens lorsqu’une énorme tête à son effigie est sortie de la scène, juste à temps pour la gigantesque Sicko Mode – sans doute sa chanson la plus connue –, que la presque totalité des spectateurs connaissait aussi bien que son auteur.

On avait devant les yeux le monde sombre et post-
apocalyptique de Scott, l’accomplissement de l’œuvre qu’il avait peinte sous nos yeux depuis son entrée en scène : des confettis et des flammes, avec le Centre Bell chantant d’une seule voix, sa tête gonflable monumentale surplombant un parterre où on ne distinguait plus les formes humaines.

On sort de ce spectacle étourdi, mais complètement ravi. Le retard en valait la peine.

 

Premier héros

Sheck Wes a été accueilli en héros pour la première partie, méritant les acclamations d’une foule surexcitée. L’énergie a toutefois paru s’estomper jusqu’au moment où les premières notes de Mo Bamba, le succès viral du rappeur américain, ont fait vibrer les fondations de l’aréna, terminant de réveiller les impatients fans de Travis Scott avec un trap lourd et vigoureux.

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