Soutenez

Questions en rafale avec l’auteur Robert Lalonde

Robert Lalonde Photo: Martine Doyon

Chaque semaine, Métro pose quelques questions à un auteur.

Professeur d’art dramatique au cégep Lionel-Groulx, Robert Lalonde a aussi enseigné au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Menant en parallèle des carrières d’écrivain et d’acteur, Robert Lalonde représente chaque automne le Québec depuis 1997 comme membre du jury du Prix de l’Union latine, à Rome. Il a reçu, entre autres, le Grand Prix du livre de Montréal et le Prix du Gouverneur général.

Il y a d’abord, bien sûr, Stanley, l’Indien, le visage à deux faces. Il y a Serge, le fils de bourgeois, le bouc émissaire. Éloi, l’ivrogne, qui l’attrape en plein vol durant ses nuits de somnambulisme. Claire, sa cousine, l’enfant sauvage. Delphine, qui lui donne la clé des livres et de la chair. Le père Arcos, qui lui apprend la souffrance du monde.. Et puis il y a Clément, l’ami vrai enfin trouvé, qui permet au narrateur de retourner dans le vieux hangar, où peut-être le pardon l’attend.

Que lisez-vous en ce moment?
D’un auteur portugais, Vergílio Ferreira, recommandé par André Major, Prendre le large, et aussi Matin perdu et Alegria breve.

Qui sont vos trois auteurs préférés?
William Faulkner, Jean Giono et Gabrielle Roy.

Quelle est votre expression ou citation favorite?
De Freud : «La névrose, c’est l’incapacité d’accepter l’ambiguïté.» Dans le réel d’aujourd’hui, il faudrait qu’une chose soit bonne ou mauvaise, belle ou laide, ordinaire ou sensationnelle, etc. L’art doit jouer entre ces pôles «névrotiques».

Chaque écrivain a des routines d’écriture qui lui sont propres. Quelles sont les vôtres?    
Le matin, au crayon à mine, dans des cahiers bien ordinaires et une phrase à la fois, sans tenter d’imaginer la suite. Quitter la page en laissant une phrase inachevée pour tenter le diable.

[pullquote]

En tant qu’auteur, quelle est votre plus grande peur?
La fin du livre en cours, car je sais dans quel abîme me plonge le terrible temps entre deux livres.

Quel livre auriez-vous aimé écrire?
Je crois Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Marquez.

Quel est votre pire défaut littéraire?
L’impression perpétuelle que ce n’est pas encore «ça», toujours pas «ça».

De quoi êtes-vous le plus fier en tant qu’auteur?
De ne m’être jamais arrêté, même quand tout semblait se détraquer. Mon endurance est plus forte que moi, Dieu soit loué!

Que préférez-vous dans l’écriture? Qu’aimez-vous le moins?
Ce que j’aime, c’est filer sans entraves, sûr de ce dont on ne peut pas vraiment être sûr. Ce qui me rend cinglé, ou plutôt celui qui me rend cinglé, c’est le tyrannique professeur de littérature en moi qui crie à tout bout de champ : «Mais qu’est-ce que tu fous là? Tu perds ton temps!»

Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle
Éditions du Boréal

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.