Le baiser d’adieu de Kiss
Les vieux routiers du rock américain ont entamé en 2019 ce qui devrait être leur dernière tournée mondiale. Métro s’est entretenu avec Gene Simmons, bassiste et chanteur du groupe qui sera de passage le 19 mars au Centre Bell.
On sait tous que les tournées d’adieu ne sont pas toujours les dernières. Pouvez-vous confirmer que celle-ci marque bel et bien la fin de Kiss?
Oui, parce que j’ai maintenant 69 ans. Je ne veux pas me produire encore en spectacle quand j’en aurai 80. Nous sommes en train de faire notre plus longue tournée, qui durera trois ans. Elle a débuté en janvier, et les billets se sont tous vendus dans les 40 premières villes. Plus d’une centaine de nouvelles dates de spectacles seront annoncées sous peu.
Nous sommes en pleine forme, nous sonnons bien et je n’ai pas perdu ma voix, alors ce sera la meilleure tournée de l’histoire de Kiss! J’adore plusieurs vétérans comme les Rolling Stones, U2 et Paul McCartney, mais n’essayez pas de leur demander de porter des talons hauts de 7 po.
Chaque chaussure pèse 10 lb, ce qui équivaut à 20 lb pour les jambes. Ajoutez à cela 20 lb d’armure. Imaginez avec les jets de flammes. Tout ça à endurer pendant plus de deux heures. On aurait pu jouer en t-shirt et en espadrilles comme U2 et les Stones, mais on veut partir au sommet de notre art et ne pas avoir à chanter assis sur des chaises!
«Nous ne voulons pas être un groupe comme les autres. Dès le début, nous avons décidé de donner à nos fans quelque chose de plus.» – Gene Simmons, bassiste et chanteur de Kiss
Comment vous êtes-vous préparés à cette dernière tournée?
Nous avons rencontré des personnes qui font bouger les choses: des producteurs, des designers, etc. Et nous nous sommes entraînés!
Une tournée d’adieu doit absolument inclure des classiques.
Bien sûr que nous allons les jouer. Mais, en général, les chansons de chaque décennie, des années 1970 à 2000, vont résonner. Nous allons même jouer des pièces de notre dernier disque, Monster. Nous sommes impatients d’être en tournée pour visiter des endroits où nous n’avons jamais mis les pieds.
Pourquoi n’y a-t-il plus de formations comme Kiss dans le paysage actuel?
Parce que, dans les années 1990, les mélomanes se sont mis à télécharger et à distribuer des fichiers mp3. Ça tue les nouveaux groupes! Beaucoup savent jouer de la batterie et de la guitare, mais ils n’auront jamais la chance que nous avons eue.
Tout est devenu plus démocratique. Est-ce une mauvaise chose?
Oui. La crème de la crème devrait être au sommet des palmarès, et le pire du pire devrait être au bas de la liste. Si tu es Picasso, tu ne devrais pas être confondu avec ceux qui sont médiocres.
Quelles sont vos émotions pendant un concert?
C’est difficile à décrire. C’est comme traîner avec les dieux sur le mont Olympe. Il n’y a pas de meilleur sentiment! Nous adorons nous produire devant une foule. C’est le triomphe d’une vie. Nous ne sommes pas sur scène pour discuter de politique ou des mystères de l’univers. Et durant cette tournée, nous allons remercier les fans d’avoir rendu nos vies possibles.
Puisque c’est le moment de faire le bilan sur votre héritage, pouvez-vous dire si vous croyez que Kiss représente une tranche importante de l’histoire du rock?
J’espère. Je sais que ce n’est pas assez pour nous d’être comme Sir Paul McCartney ou Metallica, d’aller sur scène et de simplement jouer des chansons. Nous voulons donner à nos fans quelque chose de plus. Si vous voyez des flammes, des effets spéciaux et des boules de feu sur scène, c’est Kiss!