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Bons garçons: trop jeunes pour comprendre

Good Boys
Good Boys, qui met en vedette Brady Noon, Jacob Tremblay et Keith L. Williams, est présentement en salles. Photo: Universal
Pat King - Métro World News

Succès surprise de l’été au box-office, Good Boys remet au goût du jour les comédies pour adolescents un peu salaces.

Good Boys, ou Bons garçons en version française, suit les péripéties de trois garçons de 12 ans, Max (Jacob Tremblay), Lucas (Keith L. Williams) et Thor (Brady Noon) qui s’apprêtent à vivre leur premier party.

Désirant apprendre comment embrasser avant le grand soir, ils ont la bonne idée d’espionner une voisine avec le drone du père de Max (Will Forte). Évidemment, les choses se gâtent et les trois préados doivent rapidement trouver l’argent pour un nouveau drone, au risque de rater le fameux party.

En cours de route, les garçons sacrent comme des charretiers et abordent des sujets beaucoup trop matures pour leur âge. Tout cela avec la confiance inébranlable d’un enfant de 12 ans.

Métro s’est entretenu avec le duo créatif derrière cette comédie déjantée, Gene Stupinsky, réalisateur, et Lee Eisenberg, scénariste.

Une grande partie de ce qui rend Good Boys si drôle est de voir des garçons de 12 ans dire des obscénités à tour de bras et parler de choses qu’on n’attendrait jamais d’enfants de cet âge. Pensez-vous que les parents réalisent à quel point leurs enfants connaissent la vie ?

Gene Stupinsky: Avoir 12 ans est un âge si particulier. Votre corps change. Tout est si bizarre. Je me souviens que je me sentais inconfortable en tout temps. J’étais mal dans ma peau. Et je pense que la plupart des enfants de 11-12 ans le sont.

Lee Eisenberg: Je me souviens d’être dans la voiture avec ma mère et ma sœur après une leçon de karaté et de me mettre à pleurer sans raison. Et ma sœur, qui est plus jeune, qui demande : «C’est quoi le problème avec Lee.» Et ma mère qui chuchote : «Ce sont les hormones…» Ce qui m’a fait pleurer encore plus.

Pensez-vous que les trois acteurs étaient trop jeunes pour comprendre pleinement les blagues plus salées du film ?

GS: Je crois qu’ils ont compris que c’est leur sérieux et leur malaise qui nous faisaient rire. Je dirais que Brady, qui joue Thor, était le plus proche de comprendre. Mais ils sont trop jeunes pour saisir ce qui les rend eux-mêmes si drôles.

LE: J’ai hâte qu’ils voient le film dans 10 ans. Le plus comique était de les voir improviser. La plupart du temps, ils suivaient le script, mais ajoutaient un f*** bien senti. Ils pensaient que c’est ce que nous attendions d’eux.

Lors de leurs aventures, les garçons se retrouvent souvent dans des situations assez salées. Y’a-t-il certains sujets que vous avez dû éviter ?

GS: Une scène impliquait une poupée sexuelle. Lorsqu’on a habillé la poupée, les garçons ont pu constater qu’elle était «anatomiquement correcte». Ils se posaient beaucoup de questions, mais l’acteur Stephen Marchant, qui était sur le plateau, a bien répondu en disant que ça servait aux étudiants à l’école de médecine. Et ils l’ont cru!

LE: On discutait beaucoup avec les jeunes, mais on n’a pas fait leur éducation sexuelle!

Bien que le film soit rempli de moments hilarants, il aborde aussi un thème plus sérieux : la fin des amitiés d’enfance, lorsque les intérêts de chacun peuvent éloigner les individus les uns des autres.

GS: C’est l’âge où on commence à faire ses propres choix. Maman et papa ne sont plus là pour dire : «Tu vas devenir ami avec ces gens parce qu’ils habitent au coin de la rue.» On commence à trouver sa propre voie et on s’affirme davantage. On forge des liens avec les autres selon nos intérêts: le karaté, les bandes dessinées, le baseball… Je suis toujours ami avec des gens que j’ai connus à six ou sept ans. Parfois, c’est uniquement parce que nous partageons des souvenirs communs et d’autres parce que nous partageons les mêmes intérêts.

 

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