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Haïku, un retour sur disque «fort différent» pour Diane Tell

Diane Tell Photo: Andrej Ivanov/Métro

Après huit ans d’absence, du moins en tant qu’interprète, Diane Tell revient à l’avant-plan avec son tout nouvel album Haïku, qui paraîtra vendredi.

D’une couleur «fort différente», mais tout aussi sensible que Rideaux ouverts, son précédent opus, le produit final est réalisé par un certain… Fred Fortin.

«C’est vraiment l’univers et le mélange de deux artistes, de deux planètes qui se touchent, explique à Métro la chanteuse québécoise, dans un café de la rue Sainte-Catherine. On a Fred avec sa gang qui rendent visite à Diane, qui les reçoit avec sa cuisine et ses affaires. Ça donne une ambiance qu’on n’avait pas du tout dans le dernier album.»

Bâti autour de l’idée des «émotions éphémères», Haïku comporte 12 chansons originales; de ce nombre, 4 ont été écrites et composées par Diane Tell. Le reste a fait appel à plusieurs têtes marquantes du monde de la musique, dont l’écrivain suisse Slobodan Despot, qui a composé trois titres.

Alors que les singles Spoiler et On n’jette pas un amour comme ça ont déjà été publiés en ligne, le reste de l’œuvre demeurera secret jusqu’à la date butoir.

«Le rendu est très réussi, je trouve, avance Mme Tell. Fred m’a emmenée vers des endroits où je n’étais jamais allée et, honnêtement, je pense que moi aussi.»

Des difficultés

Un résultat d’autant plus satisfaisant, dit la principale intéressée, que le chemin pour s’y rendre n’a pas été simple, mais bien parsemé d’embûches.

«C’est presque quatre ans de travail. Entre l’écriture, la composition, le choix des mots et Fred qui n’était pas libre tout de suite, ça a pris beaucoup de temps.»

Chaque chanson aura sa propre signature, promet l’auteure-compositrice-interprète.

Fred [Fortin] m’a emmenée vers des endroits où je n’étais jamais allée. – Diane Tell

«Il ne m’aime pas, par exemple, a une atmosphère presque médiévale, mais est d’une grande simplicité. J’aime tous les morceaux, mais chacun pour des raisons différentes», note-t-elle à ce sujet.

Le terme «haïku», une forme de poésie japonaise très courte qui implique plusieurs éléments de la nature, a d’ailleurs donné son titre à l’album pour mieux en exprimer la candeur.

«C’est aussi une manière de dire qu’on est simples, qu’on est une petite brindille dans la nature au milieu de cette planète qu’on habite provisoirement», renchérit Diane Tell.

Le monde change «et la musique aussi»

Ce n’est pas pour rien que le public n’a pas eu droit à un album de Diane Tell depuis 2011. C’est parce que l’artiste a depuis choisi de «prendre en main le virage numérique» de son catalogue musical de A à Z.

«Il y a 10 ans, il n’y avait pas encore de plateforme de streaming à grande échelle. Ça a tout changé. Il faut aujourd’hui reformater le contenu, le rendre compatible avec ces nouvelles réalités. C’est déjà un gros boulot qui m’a énormément occupée», explique-t-elle.

Depuis les débuts de Diane Tell, le monde de la musique a effectivement bien changé. Et son vécu lui permet de dresser certains constats.

«À l’époque, la locomotive de l’artiste, c’était vraiment la chanson. Il fallait une mélodie, un texte, quelque chose qui la distingue. Aujourd’hui, le travail des artistes est plus axé sur le style, sur une signature. C’est ça qui compte.» -Diane Tell

Son privilège au fil du temps aura tout de même été de voir ses chansons «se séparer d’elle», avoue Mme Tell. «Certaines tounes ont vraiment traversé les époques, un peu comme si elles commençaient à vivre leur propre vie dans ce nouvel univers-là. Ce sont elles qui me portent maintenant, et non l’inverse», observe-t-elle.

Nouveau modèle

Si l’arrivée de plateformes d’écoute comme Spotify ou Deezer ont multiplié les plaisirs et le nombre d’artistes de nos jours, en plus de permettre une mondialisation de la musique, elles ont aussi dépersonnalisé le monde de la musique, selon l’auteure.

«Quand on était plus jeunes, on attendait le dernier Stevie Wonder, on allait au magasin pour ce disque-là, illustre-t-elle. Aujourd’hui, des fois, je ne sais plus trop quoi acheter. Il y a quelque chose d’un peu dépersonnalisé dans la manière dont on écoute la musique de nos jours.»

Des dates de concerts de Diane Tell sont déjà programmées jusqu’en 2021, en Suisse, en Belgique, au Québec et en France. Un autre album serait d’ailleurs «déjà dans les tuyaux», selon la chanteuse, qui envisage une parution d’ici 2022.

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