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«Parasite»: classe tous risques

parasite
Photo: MK2 Mile End

Le film sensation Parasite de Bong Joon-ho débarque enfin au Québec, où il mène une incroyable carrière internationale depuis sa première présentation à Cannes en mai dernier.

Qu’il est bon de rentrer chez soi pour retrouver une totale liberté créative. C’est ce que se dit le Sud-Coréen Bong Joon-ho après Snowpiercer (une production Weinstein) et Okja qui a été emporté par la polémique Netflix. Résultat? Une Palme d’Or, la première de l’histoire de son pays.

«Ce qui était vraiment libérateur, c’est de revenir à des productions plus modestes, à l’échelle de celles de Mother et Memories of Murder, confie le réalisateur. Je suis un cinéaste qui aime adopter une approche méticuleuse, comme prendre une loupe afin de recueillir la lumière du soleil pour brûler un trou minuscule sur du papier. Je veux regarder mes histoires sous un microscope plutôt qu’avec un télescope.»

Dans son septième long métrage, le metteur en scène traite d’inégalités sociales par la grande porte, alors qu’une famille pauvre envahit peu à peu l’impressionnante maison de riches bourgeois. Un opus politique et économique s’il en est un.

«Les luttes de classes sont un problème qui nous entoure constamment, rappelle l’homme derrière The Host. Nous n’en parlons jamais, mais nous y pensons toujours inconsciemment. C’est tellement lié à la condition humaine qu’il serait étrange de ne pas l’aborder dans mes oeuvres. C’est naturel de voir refléter les préoccupations du monde d’aujourd’hui dans le travail des artistes.»

«Je suis attiré par des histoires de gens normaux qui sont plongés dans des situations étranges et extrêmes. Elles concernent la famille qui est l’unité la plus essentielle de la société. C’est un microcosme de la condition humaine.» – Bong Joon-ho, réalisateur de Parasite.

Bong Joon-ho ne traite évidemment pas ce thème de manière traditionnelle. Comme toujours depuis son premier film Barking Dog en 2000, il fait le grand écart entre le drame et le suspense, la satire et l’horreur afin de créer un cocktail de sensations fortes où le divertissement virtuose se veut complètement imprévisible et démentiel.

«Je ne me suis jamais rendu compte que je mélange les tons et les genres, affirme le principal intéressé. Je suis surpris de le remarquer une fois que les films sont terminés. Mais c’est un processus naturel chez moi et je crois que la vie est ainsi faite. Nos émotions changent constamment au sein d’une même journée. La comédie et la tragédie sont toujours liées, s’entremêlant de manière souvent inattendue.»

Pas surprenant alors que l’humour noir et corrosif coule à flot, une marque de commerce du cinéaste de 50 ans.

«Le commentaire social devient plus puissant quand il s’agit d’une lame tranchante qui se cache derrière une histoire enveloppée de comédie. Le public peut apprécier le film et rire dans la salle. Mais une fois qu’il rentre chez lui et se met au lit, les messages cachés commenceront lentement à ramper jusque dans leur pyjama et ils resteront longtemps avec eux.»


Parasite prend l’affiche le 25 octobre.

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