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«Portrait de la jeune fille en feu»: tout feu tout flamme

portrait de la jeune fille en feu
Portrait de la jeune fille en feu, mettant en vedette Adèle Haenel et Noémie Merlant, prend l’affiche aujourd’hui. Photo: Collaboration spéciale

Saint-Valentin rime cette année avec Portrait de la jeune fille en feu, un film qui brûle tout sur son passage.

Depuis qu’il a remporté le Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, ce long métrage suscite l’enthousiasme partout où il est diffusé. Ce n’est guère surprenant. Il s’agit en effet d’un récit racontant la relation incandescente et illicite entre une jeune peintre (Noémie Merlant) et son modèle (Adèle Haenel), qui évoque les plus grandes fresques romanesques des dernières décennies, de The Piano à Carol.

«J’avais envie de proposer aux spectateurs l’expérience de tomber amoureux, explique sa réalisatrice Céline Sciamma, rencontrée dans le cadre des Rendez-vous du cinéma français, à Paris. C’est une expérience très démocratique, de se souvenir par exemple de ce qui a mené à un premier baiser. Il y a une longue et lente montée, et puis tout bascule dans la puissance des grands sentiments.»

La cinéaste avait également le désir de prendre une pause des récits d’apprentissage qui ont fait sa renommée (Tomboy, Bande de filles) et de renouer avec l’actrice Adèle Haenel, plus d’une décennie après La naissance des pieuvres, qui a lancé leurs carrières respectives.

«J’ai toujours considéré que c’était mon premier film, et Céline a joué un rôle primordial dans ma vie, nous avait confié Adèle Haenel l’été dernier, en marge du Festival de Toronto (TIFF). On a beaucoup évolué, chacune dans sa voie. Mais on a gardé cet esprit-là, cette croyance très forte dans le cinéma.»

«Le cinéma crée le monde à venir. C’est un médium formidable qui permet de tout faire.» -Adèle Haenel, actrice

La vie d’Adèle

Portrait de la jeune fille en feu, qui se déroule au XVIIIe siècle, est d’ailleurs un condensé de ce que le 7e art peut offrir de mieux, autant sur le plan esthétique que dramatique.

«Ce n’est pas le sujet ou les thèmes qui vont me donner le goût de faire tel ou tel film, explique la comédienne nommée aux César pour ce rôle. C’est vraiment une question de qualité de regard.»

Un regard qui occupe ici une place prépondérante, à la fois dans sa façon de mettre en valeur une muse (présentée comme un sujet et non un objet) que de ne pas évacuer de l’Histoire des artistes féminines.

«Comme ce qui a été fait avec beaucoup de femmes peintres après la Révolution française et avec l’invention de la femme bourgeoise», rappelle l’actrice, qui a notamment laissé sa marque sur les longs métrages Suzanne et Les combattants.

Cela permet l’élaboration d’un univers féminin libéré du carcan patriarcal, qui ose voir l’impossible comme possible, et qui transforme l’île où se déroule l’action, d’abord présentée comme une prison, en un lieu où naissent tous les espoirs. Une véritable terre vierge où vivent très peu d’hommes et où les femmes rompent la solitude en étant ensemble.

«Cette liberté, je la trouve super exaltante, parce qu’elle est stimulée par les autres, confie Adèle Haenel. Je crois qu’on devient une version plus large de soi-même grâce aux autres.»


À l’affiche le 14 février

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