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7e ciel: Cette semaine, Métro craque pour «Absence d’explosion», «La mer entre nous»…

scène culturelle
Le parcours Art souterrain se déploie entre le Complexe Guy-Favreau et la Place de la Cité internationale jusqu’au 22 mars. Photo: Thierry du Bois/Collaboration spéciale

Métro vous présente ses coups de cœur de la semaine sur la scène culturelle et… l’évènement qui la désole.

1. Art souterrain

Cette année, le thème du festival Art souterrain est Reset. Non, il ne s’agit pas d’un hommage au feu groupe punk québécois du tournant des années 2000. C’est plutôt Reset dans le sens de redémarrage, de réinitialisation. Cela se traduit chez la cinquantaine d’artistes exposés dans le cadre du parcours en exploration créative à saveur sociale et environnementale. Leurs œuvres ludiques et interactives se présentent dans divers formats (photo, vidéo, peinture, sculpture, etc.) et traduisent leurs préoccupations à propos du capitalisme, de la place des technologies dans nos vies ou encore du colonialisme et de la consommation. En plus d’enjoliver les façades souvent maussades (lire: brunes) du Montréal souterrain, leurs installations suscitent d’importantes réflexions. Parmi les œuvres qui se démarquent, notons la série d’avatars activistes autochtones de l’artiste Skawennati disposés sur les murs du Centre du commerce mondial (notre photo). Marie-Lise Rousseau

2. La mer entre nous

Une mer, c’est bien ce qui sépare les deux protagonistes du documentaire La mer entre nous, deux femmes qui portent encore en elles les affres de la guerre civile libanaise. Dans l’œil de la Montréalaise Marlene Edoyan, on les suit dans un Beyrouth où les tensions sont encore vives. L’une, chrétienne, cherche un sens dans sa nostalgie du passé, l’autre, musulmane, dans la construction d’un avenir moins sectaire. Trente ans après la guerre, il est triste de constater que le fossé est toujours immen­se. À l’affiche dès aujourd’hui au Cinéma du parc. Benoit Valois-Nadeau

3. Fourchette, saison 2

Décomplexée, franche et authentique, c’est ainsi que l’auteure Sarah-Maude Beauchesne revient avec une deuxième saison de sa série Fourchette, présentée gratuitement sur ICI Tou.tv. Beauchesne, qui y tient aussi le rôle-titre, nous laisse revenir dans son intimité fictive avec de nouveaux épisodes sur l’amour, l’amitié, le désir, l’ambition, mais aussi les nuances et les contradictions. C’est beau, juste, allumé et pile sur la corde sensible d’une génération à l’amour aussi éphémère qu’intense. Une belle série à retrouver ou à découvrir. Stéphane Morneau

4. Je n’en ai jamais parlé à personne

Martine Delvaux a souhaité que les témoignages de femmes victimes de violences (sexuelles, psychologiques, etc.) qui ont fait surface grâce au mouvement #MoiAussi ne disparaissent pas avec le temps. C’est ainsi qu’elle a lancé un appel et récolté une centaine de récits, dont la lecture est déchirante, mais nécessaire. L’autrice les a agencés d’une façon telle qu’ils semblent provenir d’une seule et même voix, celle de toutes les femmes. Un livre à lire et à partager autour de soi! Aux éditions Héliotrope. Amélie Revert

5. Réchauffement planétaire et douceur de vivre

La crise ferroviaire est peut-être terminée, mais les questions posées par l’opposition au gazoduc Coastal GasLink demeurent entières. Le livre d’Am Johal et de Matt Hern, qui ont parcouru l’ouest du pays pour étudier les sables bitumineux, propose quelques pistes de réflexion intéressantes. Franchement déprimant par moments, l’essai a tout de même le mérite d’apporter un éclairage nouveau sur la relation intime entre l’exploitation pétrolière et le colonialisme. Chez Lux éditeur. Benoit Valois-Nadeau

6. Absence d’explosion

Ce n’est pas parce qu’on est prof de philo qu’on applique dans sa vie personnelle les grands principes qu’on enseigne. L’auteur Thomas O. St-Pierre en fait la brillante et ludique démonstration dans ce roman dans lequel chaque chapitre adopte le point de vue d’un personnage d’une faculté universitaire, que ce soit un vieux prof grincheux, une carriériste ambitieuse ou encore un auxiliaire «puceau de 26 ans souffrant d’anxiété sociale». Le portrait qui s’en dégage est peu flatteur; à croire que la majorité des personnalités qui œuvrent dans ce domaine sont vaniteuses, méprisantes et prétentieuses. Mais derrière ces défauts se cachent beaucoup d’insécurité et de peurs, ce qui confère à cette galerie de personnages une humanité surprenante. Aux éditions Leméac. Marie-Lise Rousseau

7. Ceux qui se sont évaporés

Qui n’a jamais rêvé de disparaître? De fuir toutes ses responsabilités. De s’évaporer du présent. Si le fantasme est commun, peu de gens passent à l’action. C’est ce que fait Emma dans cette touchante pièce signée Rébecca Déraspe et mise en scène par Sylvain Bélanger. Outre les questionnements bouleversants que soulève cette œuvre, on retient le jeu des acteurs, dont Geneviève Boivin-Roussy dans le rôle principal, et Éléonore Loiselle dans la très courte, mais puissante scène finale, de même que la disposition perpendiculaire des gradins, qui traduit le sentiment d’étouffement de la protagoniste. Au Théâtre d’aujourd’hui jusqu’au 28 mars. Marie-Lise Rousseau

Et on se désole pour…
Les répercussions du coronavirus

On pourrait parler d’une hécatombe pénible, mais nécessaire. Tout laisse croire que la presque totalité de la vie culturelle, sociale et sportive montréalaise va s’arrêter au cours des prochaines semaines en raison des mesures de confinement. Un mal pour un bien évidemment, mais on ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en pensant à tous ces événements, souvent portés à bout de bras par les artisans, qui ne pourront trouver leur public en raison de la pandémie. Laquelle va aussi donner à Montréal des allures de ville fantôme. Benoit Valois-Nadeau

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