7e Ciel: on craque pour «Hamilton», «Central Park», une expo…
Les journalistes de Métro vous présentent leurs sept coups de cœur culturels de la semaine, dont la comédie musicale Hamilton, la série animée Central Park et l’exposition Paris au temps du postimpressionisme du Musée des beaux-arts de Montréal.
Hamilton
On comprend enfin l’engouement qu’a suscité Hamilton, cette comédie musicale de Lin-Manuel Miranda, maintenant qu’elle est immortalisée en vidéo. Cette relecture historique de la fondation des États-Unis, de la Guerre d’indépendance à la formation de ses premiers gouvernements, est audacieuse, rythmée, éclairante, amusante, captivante. Bref, elle est franchement impressionnante. Tout y est impeccable, notamment le récit, axé autour du parcours hors du commun d’un des pères fondateurs du pays, Alexander Hamilton (Miranda), la trame sonore grandiose et hyper entraînante aux influences hip-hop et R&B ainsi que l’interprétation de haute voltige par l’ensemble de la distribution, dont Daveed Diggs, particulièrement brillant dans le rôle de Thomas Jefferson. Mais la grande force de cette œuvre récompensée de 11 prix Tony et d’un Pulitzer est le pont qu’elle crée entre le passé et le présent en touchant à des thèmes comme la justice, l’immigration et l’espoir d’un monde meilleur.
Sur Disney+
Marie-Lise Rousseau
Central Park
Pour rester dans le registre de la comédie musicale (même si celle-ci est d’un tout autre registre), on recommande aussi cette très chouette série animée qui compte d’ailleurs deux stars de Hamilton : Leslie Odom Jr. et Daveed Diggs. Elle met en scène la famille Tillerman-Hunter, qui vit en plein cœur du poumon de New York. Alors qu’elle cherche à le protéger – le père est directeur du parc –, une riche femme d’affaires souhaite le transformer en un lucratif projet immobilier. D’apparence légère et niaiseuse (merci aux blagues de sharts), la série traite avec grande originalité d’inégalités, d’embourgeoisement et d’urbanisme.
Sur AppleTV+
Marie-Lise Rousseau
Paris au temps du postimpressionisme
Présentée par le Musée des beaux-arts de Montréal, l’exposition rassemble des œuvres d’artistes ayant évolué dans le Paris de la Belle Époque, dont Signac et Toulouse-Lautrec. Et quelle surprise d’y découvrir l’artiste Odilon Redon! Le temps d’un tour de salle, les yeux du visiteur se détournent des tons pastel pour se noyer dans les textures sombres d’un monde surnaturel et sinistre. Bercé par des musiques d’artistes tels que Debussy, c’est avec délice qu’on plonge dans un univers à la fois festif et mystérieux.
Jusqu’au 15 novembre
Maryse deraîche
Unfollow the Rules de Rufus Wainwright
Après des détours par l’opéra et la comédie musicale, le bon Rufus est de retour avec un premier album solo en huit ans. Le Montréalais a exprimé en entrevue sa volonté de revenir à des chansons plus simples, plus efficaces, même si les grands arrangements ne sont jamais loin. Les très «beatlesques» Trouble In Paradise et Damsel in Distress prouvent qu’il a réussi son pari de présenter un album à la fois accessible et personnel.
Benoit Valois-Nadeau
Women in Music Pt. III de Haim
Le troisième disque de Haim, ces trois sœurs dans le vent, nous emmène sur la côte ouest des États-Unis, là où le soleil brille sur les vies. Les musiques de Women in Music Pt. III possèdent ce petit je-ne-sais-quoi, quelque chose entre le R&B, la pop/folk des années 1990 (3 AM, Leaning On You) et les riffs de guitare des Strokes (Up From A Dream), chacune saupoudrée de belles mélodies californiennes. On aime par-dessus tout Los Angeles et Summer Girl qui nous font rêver d’ailleurs.
Amélie Revert
Disclosure
Comment les personnes transgenres sont-elles perçues à travers les écrans hollywoodiens? Sam Feder y répond dans son documentaire – qu’il faut absolument voir – de manière magistrale et minutieuse en donnant la parole à des personnalités comme Laverne Cox, Lily Wachowski ou encore Candis Cayne. De Psychose d’Hitchcock au Silence des agneaux en passant par CSI, le constat est sans appel : l’industrie cinéma américaine produit des tas de clichés erronés qui façonnent et manipulent insidieusement notre vision du transgenre. On n’a jamais fini de s’éduquer!
Sur Netflix
Amélie Revert
Les Siffleurs
Qui a dit que le cinéma roumain offrait seulement des drames déprimants? «Pourtant on a une belle tradition dans l’absurde, le comique», assure le cinéaste Corneliu Porumboiu, rencontré au Festival international du film Toronto de 2019. Ce film noir produit par Maren Ade (Toni Erdmann) le prouve allégrement, mélangeant avec jouissance polar, western et romance au détour d’une intrigue joyeusement tordue qui plaira aux amateurs de Quentin Tarantino. Pour la réouverture des salles de cinéma, il n’y a probablement rien de mieux que ce récit sur des gens qui inventent littéralement un nouveau langage sifflé.
Au cinéma du Parc
Martin Gignac
Et on se désole pour…
La mort d’Ennio Morricone
On le croyait immortel, mais le temps l’a finalement rattrapé. Le compositeur émérite Ennio Morricone est mort lundi à 91 ans. Il laisse derrière lui des dizaines de trames sonores épiques et plusieurs vers d’oreille. Outre son travail sur les westerns spaghetti de Sergio Leone qui ont fait sa renommée, il vaut la peine de s’attarder sur ses réalisations un peu moins connues, comme la musique des films Mission ou Cinema Paradiso. Des airs magnifiques, qui eux, sont immortels.
Benoit Valois-Nadeau