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GRUBB: il faut qu'on parle des gitans

Jessica Edmont-Ferrat - Métro

Faire connaître la culture gitane au monde : voilà l’objectif du spectacle musical et théâtral GRUBB, qui réunit sur scène 27 jeunes issus de la communauté rom. «On n’en parle jamais, dé­plore le metteur en scène Serge Denoncourt. J’espère que ça pourra ouvrir les yeux au monde sur la réalité de ce peuple qui subit la discrimination au quotidien.»

Caroline Roboh, de l’organisme RPOINT, avait à l’origine contacté Serge Denoncourt pour qu’il lui recommande un metteur en scène susceptible de s’occuper d’un spectacle mettant en vedette de jeunes gitans, dans le cadre d’un projet visant à leur assurer une bonne éducation et une insertion sur le marché du travail. «Je n’avais pas le temps à ce moment-là, se souvient-il. Caroline m’a demandé d’aller rencon­­­­­­trer les jeunes une fois, pour voir ce qu’il serait possible de faire. C’est ce que j’ai fait… et à peine les avais-je rencontré que je savais que j’étais foutu: j’étais déjà trop attaché à eux pour refuser…»

C’est d’ailleurs en rencontrant les 27 jeunes chanteurs et danseurs qui forment la distribution de GRUBB (pour Gypsy Roma Urban Balkan Beats) que le chorégraphe Nico Archambault, le metteur en scène Arturo Brachetti et le réalisateur Francis Collard, pour ne nommer que ceux-là, ont aussi accepté de se joindre à l’aventure. «On forme une équipe qui aurait coûté pas mal cher si on avait été payés!» lance le metteur en scène.

On le sait, Serge Denoncourt, qui travaille sur ce spectacle depuis trois ans, n’en est pas à ses débuts dans le milieu de la scène. «La mise en scène, je savais que j’étais capable de m’en occuper sans problème, dit-il. Le vrai travail, ç’a été d’éduquer les jeunes, de les rendre fiers de leurs racines.»

Francis Collard, qui a notamment signé la réalisation de l’album tiré du spectacle, se souvient d’ailleurs qu’au début de l’aventure, les jeunes avaient tendance à composer leurs textes en anglais, avec des références très américaines. «On leur a dit que ça ne fonctionnerait pas comme ça, que c’était de chanter en rom qui rendrait le spectacle intéressant», raconte Collard.

Le but, dit-il, est de faire découvrir la culture rom, «riche de métissage». «Ils mêlent hip-hop et musique gitane; c’est très festif. On n’a pas la prétention de changer le monde, mais à tout le moins d’ouvrir les yeux au plus de gens possible», conclut-il.

GRUBB
À la salle Pierre-Mercure
Jusqu’à samedi

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