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L’écologie s’invite au Musée des beaux-arts de Montréal

Qu’elles admirent sa beauté ou qu’elles dénoncent la relation de l’humain avec celle-ci, les œuvres présentées dans l’exposition «Écologies: ode à notre planète ont un rapport intime à la nature.» Photo: Gracieuseté/Olafur Eliasson

Face à la crise climatique qui s’aggrave, une nouvelle exposition met à l’honneur des artistes préoccupés par les enjeux environnementaux.

La question des bouleversements climatiques qui affligent le monde est au cœur de la nouvelle exposition du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Dans Écologies: ode à notre planète, près de 90 œuvres témoignent de la relation entre l’humain et la nature et présentent un fragile équilibre opposant sublimes représentations et prévisions alarmantes.

La commissaire Iris Amizlev ne cache pas ses intentions derrière sa plus récente sélection d’œuvres présentée au MBAM. «L’exposition Écologies: ode à notre planète invite à une réflexion sur le développement durable et sur les solutions à mettre en place pour un monde plus sûr, fruit d’une relation plus harmonieuse entre l’humain et la nature », explique celle qui occupe le poste de conservatrice des arts interculturels.

Bien que la crise climatique s’enlise et que les pays du monde peinent à agir collectivement pour contrer ses effets dommageables, Iris Amizlev a voulu amener du positif à l’exposition en montrant «des artistes qui collaborent avec la nature au lieu de seulement montrer la dévastation». Pour la conservatrice en chef du MBAM, Marie-Dailey Desmarais, cette approche est «très pertinente pour notre époque qui est marquée par des bouleversements climatiques».

Perspectives inclusives

Signe que plusieurs causes sociales prennent de plus en plus de place dans le monde artistique, l’exposition reconnaît que les conséquences de la crise climatique affectent de façon disproportionnée les communautés autochtones à travers le monde. «L’occupation des terres ancestrales et l’exploitation des ressources naturelles ont eu des incidences désastreuses sur l’environnement et le mode de vie des peuples autochtones», explique la commissaire dans sa présentation de l’exposition.

Plusieurs œuvres rendent hommage à cette nature qui s’efface. Dans Irrémédiablement perdus, Adrian Stimson met en scène un bison naturalisé entouré des peaux de ses semblables posées sur des croix de bois. Par cette œuvre d’un réalisme frappant, l’artiste rappelle aux visiteurs que l’immense animal, qui a frôlé l’extinction, parcourait les plaines de l’Amérique du Nord par dizaines de millions avant l’arrivée des colons européens.

Appel à la prudence

À l’opposé des œuvres qui déplorent une nature disparue, d’autres servent d’avertissement aux catastrophes qui se dessinent à l’horizon. Le Requiem pour un glacier frappe par son ampleur: cinquante musiciens interprètent un oratorio, une pièce lyrique dramatique, sur le glacier Farnham en Colombie-Britannique. «Tout est là pour créer un sens d’urgence», explique Iris Amizlev.

Le requiem, fruit de l’artiste et compositeur Paul Walde, a nécessité aux musiciens qu’ils escaladent le glacier pour se rendre à l’endroit désigné pour la prestation filmée. Situé dans une région sacrée pour la Première Nation de Ktunaxa, ce lieu a été choisi par le gouvernement provincial en 2012 pour accueillir un centre de villégiature, ce que dénonce l’artiste à travers son œuvre. Une prestation «émouvante» et «qui fait voyager» selon Marie-Dailey Desmarais.

L’exposition, qui se déroule jusqu’en février 2022, arrive à un moment où l’engouement pour les musées est presque inégalé. Depuis leur réouverture le 8 février dernier, ceux-ci ont vu un fort achalandage puisqu’ils comblent le désert culturel causé par la pandémie. Les amateurs d’art doivent toutefois être prévoyants: l’exposition Écologies: ode à notre planète affiche complet pour l’entièreté des fins de semaine du mois de mars.

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