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Serhiy Salov: aborder le piano d’une manière symphonique

Serhiy Salov.
Serhiy Salov. Photo: Gracieuseté

Le pianiste de renommée internationale, Serhiy Salov, qui habite L’Île-des-Sœurs, interprète les œuvres du compositeur russe Modest Moussorgski dans le cadre d’un spectacle virtuel.

Il marie aussi un côté cinématographique alors que par moment la caméra se rapproche presque intimement du piano. «L’audiovisuel quand c’est bien fait, ça amène un aspect très intéressant», se réjouit l’artiste.

Les interprétations qu’il produit dans son spectacle sont comme un univers fantasmagorique où les émotions basculent du plus joyeux au plus troublant, décrit Serhiy Salov.

L’enregistrement du concert a eu lieu en novembre à Dunham en Estrie avec la collaboration du réalisateur Louis Godbout. Au programme, figurent les propres transcriptions de M. Salov, des œuvres de Moussorgski, soit Prélude tirée de l’opéra La Khovanchtchina, Une nuit sur le mont Chauve et Tableaux d’une exposition (cette dernière déjà écrite pour le piano).

«On a trouvé une formule très gagnante qui est d’inviter un cinéaste de grand talent avec toute une équipe pour tourner dans un lieu avec une belle acoustique», détaille le pianiste qui trouve l’expérience enrichissante.

Parcours

Serhiy Salov est originaire d’Ukraine où il a appris le piano très jeune. Il a commencé vers l’âge de trois ans et a eu sa première leçon officielle à sept ans. Il donne son premier concert public à 11 ans avec l’orchestre national ukrainien.

«Il y avait chez moi une vieille épave de piano, mais ça me paraissait quand même magnifique. J’écoutais beaucoup de musique classique, j’adorais les vieux 33 tours et on m’amenait à des concerts», se souvient-il. Tous des éléments qui ont façonné sa passion pour le piano.

L’artiste apprécie particulièrement la dimension orchestrale de cet instrument. «On peut facilement s’imaginer des symphonies au piano, explique-t-il. C’est un instrument qui commande une foule de couleurs et ça le rend unique.»

Arrivé au Canada en 2004, le pianiste y remporte le Concours musical international de Montréal. Par la suite, il est invité à faire des récitals un peu partout au pays. «Ça m’a tellement plu, qu’environ trois ans après, je me suis installé à Montréal», confie-t-il.

D’ailleurs, le musicien estime que la culture de la musique classique est de plus en plus branchée dans la métropole québécoise.

«Durant la pandémie, j’ai découvert des tas d’œuvres que je jouais pour moi, juste pour le plaisir parce qu’il y avait une immense pression de carrière qui s’est calmée

-Serhiy Salov

Pandémie

Comme beaucoup de musiciens, M. Salov pratiquait toujours dans un local avant le confinement. Dans l’impossibilité d’y accéder, il joue désormais dans son domicile à L’Île-des-Sœurs. Même s’il décrit ses morceaux comme doux, des voisins se sont plaints du son de ses mélodies.

«On entend souvent des histoires que quelqu’un était très touché par une personne qui chantait sur son balcon. Moi, j’ai connu une autre histoire», raconte l’artiste, soulignant que si certains peuvent être émus par la musique, d’autres la tolèrent moins.

Il a donc profité de cette situation pour sortir son piano électrique, évoque en riant M. Salov.

La pandémie a tout de même été une période inspirante pour lui. «J’ai finalement eu le temps de jouer pour moi, pour le plaisir», se réjouit-il.

Le prochain projet sur lequel travaille Serhiy Salov est la sortie d’un disque de quatre concertos du compositeur classique Mozart, en collaboration avec l’orchestre Sinfonia de Lanaudière. Récemment enregistré, le disque devrait paraître aux alentours du mois de mai.

Le concert virtuel de Serhiy Salov est disponible jusqu’au dimanche 28 mars sur la plateforme Livetoune.

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