7e ciel: on craque pour «King Dave», «The Bad Batch», «Nulle Trace» et d’autres
Les journalistes de Métro vous livrent leur sept coups de cœur culturels de la semaine dont la pièce King Dave, la série The Bad Batch, le film Nulle Trace et d’autres.
King Dave
Enfin! Après plusieurs reports, cette nouvelle mouture de la mythique pièce d’Alexandre Goyette adaptée au cinéma par Podz en 2016 est présentée sur les planches. Chaque seconde d’attente en aura valu la peine : Anglesh Major s’est superbement approprié ce monologue en lui apportant sa touche personnelle ainsi qu’une couche de profondeur supplémentaire. Dave a peur d’avoir peur. Cette peur le pousse à ne jamais réfléchir avant d’agir, donc à prendre de très mauvaises décisions. L’acteur est extraordinaire tout au long de ce solo rythmé et poignant. S’il nous fait éclater de rire à plusieurs reprises en incarnant le tempérament hyperactif de Dave avec une énergie du tonnerre – «Power nap! Power nap!» –, il nous émeut terriblement lorsqu’il se montre vulnérable, notamment lors du très émouvant monologue final. Un véritable tour de force.
Marie-Lise Rousseau
The Bad Batch
Alors que les fans de la saga Star Wars fêtaient le #MayTheFourth il y a quelques jours, Disney n’a pas hésité à sortir l’artillerie lourde pour l’occasion. The Bad Batch, nouvelle série d’animation suit les aventures de cinq clones génétiquement modifiés aux prises avec un monde bouleversé par la fin de la guerre et la naissance de l’Empire. Un premier épisode rempli d’action qui promet une série explosive que certains voient déjà comme un digne successeur à Clone Wars.
Disponible sur Disney+
Martin Nolibé
Nulle trace
C’est un film déroutant, inquiétant et puissant qu’a tourné Simon Lavoie (Laurentie, La petite fille qui aimait trop les allumettes). D’emblée, il nous hypnotise par ses images de chemin de fer en noir et blanc et sa trame sonore assourdissante. Le suspense et l’inconfort nous habitent alors qu’on suit deux femmes que tout oppose qui tentent de survivre dans un Québec post-apocalyptique. En très peu de mots et avec des images sublimes, Nulle trace en dit long sur la violence, la croyance et l’espoir.
En salles dès aujourd’hui
Marie-Lise Rousseau
Creative Mood
Sasha Omer, derrière le projet musical Moodboards, nous fait découvrir dans son podcast le processus créatif d’artistes locaux qu’il reçoit à chaque épisode. On y apprend au fil de discussions super intéressantes et sans filtre pas mal d’anecdotes sur Règle Deux de Marie-Gold, par exemple, ou encore son propre cheminement pour la récente sortie de Don’t Let me Go. On a aussi beaucoup aimé sa conversation avec Gayance dans laquelle elle évoque Gal Costa et Billie Holiday.
Sur les plateformes d’écoute
Amélie Revert
Shirushi de TEKE::TEKE
On l’attendait depuis longtemps, le voici, le voilà! Le premier album du groupe de surf-psych-rock aux influences japonaises, TEKE::TEKE, nous comble de bonheur. Rien de moins! On retrouve sur Shirushi, un «signe des grands changements à venir», la si belle et unique énergie à laquelle les Montréalais nous ont habitués depuis leurs débuts en 2018. On doit l’avouer, même si le disque est d’une harmonie chaotique remarquable, on a un faible pour Kala Kala et Dobugawa.
Sur les plateformes d’écoute
Amélie Revert
Sortez-moi de moi
Après Portrait Robot, Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault sont déjà de retour dans un thriller psychologique qui plonge le spectateur au cœur de la santé mentale. Que ce soit sur le terrain, à l’hôpital ou dans leurs vies intimes, les personnages de cette série naviguent tant bien que mal entre troubles mentaux et problèmes personnels. Emmené par un casting de haut vol et la prestation lunaire de Vincent Leclerc, Sortez-moi de moi promet des moments durs, mais demeure une histoire terriblement addictive.
Disponible dès aujourd’hui sur Crave
Martin Nolibé
The Serpent
La polémique concernant l’accent québécois très peu convaincant de Jenna Coleman passée, on est littéralement soufflé par la minisérie inspirée par l’enquête menée par Herman Knippenberg sur Charles Sobhraj. Ce tueur en série français qui a sévi dans les années 1970 en Thaïlande, en Inde et au Népal est magistralement interprété par un Tahar Rahim au sommet, à la fois manipulateur et glaçant. Il faut aussi saluer le montage qui rend cette fiction ultra addictive et sous haute tension. Difficile de ne pas y passer une nuit blanche!
Sur Netflix
Amélie Revert
Et on se désole pour…
La disparition de France Geoffroy
La pionnière de la danse intégrée au Québec nous a quittés en fin de semaine dernière à l’âge de 47 ans. France Geoffroy était la cofondatrice, codirectrice générale et artistique de la compagnie Corpuscule Danse qui met en valeur les interprètes handicapés. Depuis ses 17 ans, l’artiste dansait en fauteuil roulant à la suite d’un accident qui l’avait laissée quadriplégique. En 2018, elle avait notamment reçu le prix Envol de la Danse de Montréal, qui salue les pratiques inclusives.
Amélie Revert