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Sharleen Spiteri, toujours prête à dégainer avec Texas

Sharleen Spiteri
Sharleen Spiteri Photo: Suhaimi Abdullah/Getty Images

Texas sort un nouvel album à l’image de sa cheffe de bande: Sharleen Spiteri est toujours passionnée après 30 ans de carrière et toujours mordante pour parler sexisme ou manque d’âme dans l’industrie musicale.

Ce nouveau disque, Hi, qui sort ce vendredi (chez Pias), est né de la découverte d’un coffre aux trésors: des bouts de sessions non utilisés pour l’opus White on blonde (1997).

«C’était comme un juke box-machine à voyager dans le temps», raconte Sharleen Spiteri à l’AFP, interrogée depuis Londres au téléphone.

Mais plutôt que de finir seulement ces chansons inachevées et d’en faire une sorte d’album perdu, le groupe s’est mis à écrire aussi de nouveaux morceaux.

«Trouver ces anciennes chansons, ça été comme une gifle et ça nous a inspiré». Et pas question de vouloir sonner comme deux décennies auparavant. «Non, on ne s’est jamais dit “on était capables de faire ça il y a 20 ans et on va le faire encore”, sinon on reste coincé dans le passé».

Ce dixième album fait tout de même un beau clin d’oeil dans le rétro avec le morceau-titre Hi et ses contributions de RZA et Ghostface Killah, deux membres du mythique collectif new-yorkais Wu-Tang Clan.

Morricone, Gainsbourg, Wenders

Comme quand, en 1998, Sharleen Spiteri et Method Man, autre figure du Wu-Tang, avaient enflammé la cérémonie des Brit Awards avec Say what you want, tube du groupe écossais remixé par les rappeurs américains.

On trouve aussi une autre collaboration sur Dark fire, avec Richard Hawley, signature de la scène britannique, ex-joker de Pulp. «Richard est un ami, il faut savoir qu’il appelle toujours au milieu de la nuit, jamais à une heure normale (rires), parfois pour une idée de chanson ou juste une blague à 5 heures du mat’!».

Quand on lui dit que Moonstar fait penser à un morceau de Nancy Sinatra, la chanteuse et guitariste lance: «je vous aime (rires)». «Ses disques avec Lee Hazlewood ont énormément compté pour moi, la façon dont elle rendait les chansons, sa production à lui, tout ça me fascinait».

L’album est aussi irrigué par l’amour du groupe pour le son des célèbres studios Motown ou encore pour les bandes originales de films d’Ennio Morricone.

«Morricone a toujours été une influence, tout comme Serge Gainsbourg dont la musique est pour moi cinématographique, c’est notre ADN», confie la patronne de Texas (référence au film de Wim Wenders Paris, Texas).

«Femme-leader»

Just want to be liked («Je veux juste être aimée») est-il le contre-pied du célèbre hit de 1989 I don’t want a lover («Je ne veux pas d’un amant»)? «Il y a toujours un côté sarcastique, en fait avec l’âge, on devient un peu punk, on s’en fout de ce qu’il faut faire pour être aimé, on veut être soi même», confesse Sharleen Spiteri.

Elle n’a jamais fait de compromis et est toujours acide vis-à-vis du show-biz. «Avec notre carrière, nos albums vendus (plus de 40 millions, ndlr), on n’est toujours pas aussi bien considérés que si nous étions un groupe de mecs uniquement».

«Être une femme-leader de groupe, ça n’a jamais été une difficulté pour moi, mais pour l’industrie musicale, oui, ça l’a été». Et de s’emporter sur certains barons de la musique — «toujours la même bande de vieux mecs blancs avec des jeans trop serrés pour leur âge» — qui «n’aiment même plus la musique, mais travaillent là parce que ça fait cool».

Et de décrire une industrie musicale gagnée par le syndrome Moneyball, nom de ce film avec Brad Pitt où un entraîneur de base-ball bâtit une équipe uniquement sur un ratio statistiques/rentabilité. «Ce n’est pas de ça dont a besoin, on a besoin d’honnêteté, d’avoir peur: on ne sait pas si ça va marcher mais on fait confiance à un artiste car il nous touche».

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