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7e ciel: cette semaine on craque pour…

Photo: Yves Renaud

Cette semaine, on craque pour… Ernest et Célestine, Seven Psychopaths, Jocaste reine, Cinq visages pour Camille Brunelle, Richard Gere dans Arbitrage, La cuvée et L’écume des jours.

Et on se désole pour… Le refus de voir du bon dans Twilight.

1. Ernest et Célestine
Le fait qu’on ne connaissait pas du tout l’univers d’Ernest et Célestine avant de voir le film n’a en rien altéré notre appréciation. Bien au contraire. Cet antépisode des livres de Gabrielle Vincent a pu compter sur une équipe du tonnerre, notamment l’inimitable Daniel Pennac à la scénarisation – qui de mieux pour créer un univers qui plaira aux enfants tout en intégrant plusieurs éléments bien mordants qui feront sourire les adultes? Du reste, la magnifique animation à l’ancienne réalisée à six mains (par le nouveau venu Benjamin Renner et ses réalisateurs adjoints, les virtuoses  Vincent Patar et Stéphane Aubier), vaut à elle seule le coup d’œil. Ernest et Célestine, présentement en salle. (Jessica Émond-Ferrat)
2. Seven Psychopaths
Le film précédent de Martin McDonagh, In Bruges (2008) comptait parmi nos coups de cœur de la dernière décennie. Et c’est un peu dans le même genre d’univers un peu décalé de truands sympathiques – ou qui donnent carrément la chair de poule – que le cinéaste britannique nous entraîne avec Seven Psychopaths, qui joint les destinées d’un scénariste en panne d’inspiration (Colin Farrell) et de ses amis (Sam Rockwell et Christopher Walken) à celle d’un gangster fou de rage d’avoir perdu son chien (Woody Harrelson). Une trame imaginative pleine de sous-intrigues délicieuses, un humour cinglant et une distribution irréprochable : on adore. Seven Psychopaths, présentement en DVD. (Jessica Émond-Ferrat)
3. Jocaste reine
Écrite en réponse à Œdipe roi, la pièce Jocaste reine de Nancy Huston se veut le point de vue de cette mère incestueuse sans le savoir – ou est-ce vraiment le cas? Nancy Huston a réussi à transcender le tabou de l’inceste et à faire de sa Jocaste un plaidoyer en faveur de l’amour et de la féminité, dans une prose efficace, chargée, précise, passionnée. La mise en scène dynamique de Lorraine Pintal et le jeu vibrant et solide de la magnifique Louise Marleau dans le rôle-titre achèvent de nous happer complètement pendant l’heure et demie que dure la pièce. Au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 30 mars. (Jessica Émond-Ferrat)
4. Cinq visages pour Camille Brunelle
Sur scène, cinq trentenaires beaux et branchés énumèrent tous les films qu’ils ont vus, Antéchrist, ooooh, l’intégrale de Woody Allen, ahhh. Ils lancent les noms de tous les auteurs qu’ils ont lus, Albert Camus, bah, Gabriel García Márquezsssss, ah. Ils dressent aussi des listes de tous les artistes qu’ils aiment, NewOrderLadyGagaTrickyATribeCalledQuestlesBeastieBoys, oh! C’est tellement toi, ça! Ils comptent leurs amis par centaines, voire par milliers, mais quand ils ont besoin de quelqu’un, ils n’obtiennent qu’une faible réponse : je te fais un câlin-câlin virtuel, moi aussi ma belle. Ils sortent en boîte dans les endroits les plus in de Montréal, flirtent avec les plus beaux DJ et puis avec ce type qui joue de la harpe dans un band de punk rock. Ils frenchent avec AudreyTellierXavierAlbertJohnMonacoLéonieMalouin. Mais après tout ça, que reste-t-il? Une photo dans le Redlight Magazine, craaaaazy, un nez qui saigne d’avoir pris trop de coke, un changement de statut, une série de photos surexposées. Non, vraiment, que reste-t-il? Un texte brillant de Guillaume Corbeil mis en scène par Claude Poissant qui offre une réflexion aussi subtile que troublante sur notre besoin maladif d’attention, notre désir de nous mettre en scène, notre indifférence, et puis notre solitude, surtout. À Espace Go jusqu’au 23 mars. (Natalia Wysocka)
5. Richard Gere dans Arbitrage
On ne s’attendait plus à voir Richard Gere – ou, comme le surnomme si bien notre collègue des Sports, le «fantasme de nos mères» – tenir un rôle où il brillerait autant. Et pourtant, l’acteur à la chevelure argentée s’avère drôlement solide dans Arbitrage. Dans ce thriller réalisé par Nicholas Jarecki, qui avait travaillé au scénario des Informers avec Bret Easton Ellis, mister Gere joue le rôle d’un homme tout-puissant qui a le monde à ses pieds… jusqu’à ce qu’il perde pied, justement, et se retrouve avec un empire en faillite sur les bras, une maîtresse malheureuse dans son lit, un inspecteur sur le dos et une fille trop intelligente pour qu’il la floue dans ses bureaux. Une jolie surprise portée par un acteur qu’on n’avait pas vu aussi en forme depuis Pretty Woman. OK, peut-être depuis Chicago. Arbitrage, en DVD. (Natalia Wysocka)
6. La cuvée
Qui ne rêverait pas, par un beau soir d’hiver, de déguster quelques bonnes bières de microbrasseries québécoises dans le sous-sol d’une église du Plateau? C’est ce que nous avons eu la chance de faire vendredi dernier à l’église Saint-Enfant-Jésus, à l’occasion de la première Cuvée d’hiver. L’événement, organisé dans le cadre de Montréal en lumière, avait tout pour plaire : de bonnes bières (notre coup de cœur va à la micro-brasserie shawiniganaise Trou du diable, qui nous a servi deux bières fort réussies), de bons petits plats, de la bonne musique et une ambiance de fête de quartier! Étant donné la foule qui se pressait aux portes de l’église en début de soirée, nul doute que l’événement a piqué la curiosité. Nous espérons qu’une deuxième Cuvée nous sera proposée l’année prochaine! La cuvée. (Jennifer Guthrie)
7. L’écume des jours
On sait maintenant que le film L’écume des jours sortira en salle cette année. En attendant avec une impatience teintée de scepticisme qu’il arrive sur nos écrans, pourquoi ne pas lire ou relire le roman culte de Boris Vian dont il est adapté, bouleversante histoire d’amour onirique s’il en est une? Oui, oui, oui! Apprenons à danser le biglemoi et à jouer du piano-cocktail! Succombons au génie de Jean-Sol Partre. Sautons sur la glace d’une patinoire meurtrière. Décourageons-nous des efforts vains de Colin pour trouver un travail convenable. Pleurons la progression des nénuphars dans les poumons de Chloé et le rétrécissement des murs de l’appartement de Colin. Enfin, croisons-nous les doigts pour que les acteurs Romain Duris et Audrey Tautou, ainsi que le réalisateur Michel Gondry, ne gâchent pas ce récit qui nous a tant fascinée. En librairie. (Roxanne Léouzon)

MÉTRO EN ENFER

Le refus de voir du bon dans Twilight
The Twilight Saga  Breaking Dawn Part 2 vient de sortir en DVD. Pourquoi ne pas en profiter pour se réconcilier avec cette série qui a complètement déformé les idéaux romantiques de milliers de jeunes filles dans le monde? Oui, il est facile de se moquer de ces vampires qui se reproduisent sans fluides et de ces loups-garous qui tombent amoureux de nouveau-nés. Oui, il est facile de basher ces effets spéciaux un peu boboches. Mais pourquoi ne pas voir le positif et se dire que cette saga possède une valeur cinématographique? Après tout, elle a gagné plein de prix (Razzies). Eh oui, parfois, l’excellence se trouve dans les petites choses et il y a du (tellement mauvais que c’est) bon dans ce Breaking Dawn 2. Comme lorsque Jacob voit Bella transformée en vampire pour la première fois et lui dit : «Oh! Je ne pensais pas que tu serais aussi… TOI.» Ou lorsque KStew dévore une bête sauvage et s’adonne à un concours de tir au poignet. Ou encore, lorsqu’elle se fâche parce que Jacob appelle son enfant, Renesmée, tout simplement «Nessie». «Tu as surnommé ma fille comme… LE MONSTRE DU LOCH NESS????» Ah, Twilight.Tu es tellement… TOI.
(Natalia Wysocka)

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