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«Muse»: du cirque pour jongler avec les stéréotypes de genre   

Même au sein du cirque, des stéréotypes de genre se perpétuent. Photo: Gracieuseté, Emmanuel Buriel

Brouiller les frontières entre le féminin et le masculin, c’est la mission que s’est donnée la compagnie de cirque contemporain FLIP Fabrique avec Muse, son 10e spectacle en 10 ans. 

Après des passages à Bogotá, Édimbourg, Saint John et… Granby, Muse s’arrête à la TOHU de Montréal du 3 au 13 novembre. Sept acrobates et une chanteuse sont réuni.e.s sur scène pour jouer avec les stéréotypes de genre qu’on retrouve dans la société, mais aussi ceux existant dans le monde du cirque. 

Les codes du genre, «ce n’était pas une question qu’on se posait dans le monde du cirque, se remémore le directeur artistique, Bruno Gagnon. Pour faire un numéro, ça prenait une fille qui était portée et ça prenait quatre gars forts en dessous pour la lancer.» 

Dans Muse, des rôles traditionnellement occupés par des hommes sont incarnés par des femmes. Par exemple, le couple de trapézistes est formé de deux femmes, tandis que l’une d’elles se retrouve sous une pyramide lors d’une autre scène. 

«Il y a moins de filles qui se disent porteuses, reconnaît Bruno Gagnon. Il y a des stéréotypes qui se sont faits et c’est ça qu’on a voulu casser avec le spectacle Muse.» 

Un couple de trapézistes entièrement féminin. Photo: Gracieuseté, Emmanuel Burriel

Divers segments abordent des questions actuelles, comme la charge mentale ou encore le consentement, qui fait l’objet d’un tableau mettant en scène des princesses et des princes charmants. 

«Il y a une drag queen dans le show et c’est cool, mais c’est sûr que ce n’est pas partout qu’elle est acceptée, déplore le directeur artistique. On le savait d’emblée, mais peu importe. On voulait faire ce spectacle; on a un message à passer.» 

Bruno Gagnon soutient que la réaction du public a été bonne jusqu’à maintenant.  

Muse, du cirque inclusif et coloré. Photo: Gracieuseté, Emmanuel Burriel

La «muse» 

C’est la chanteuse brésilienne Flávia Nascimento qui incarne en quelque sorte la «muse» du titre, explique Bruno Gagnon.  

«On l’adore avec son énergie, on l’adore avec son histoire», raconte-t-il, admettant qu’il a un parti pris puisqu’il est marié à une Brésilienne.  

En plus d’ajouter une touche musicale à ce spectacle d’acrobatie, Flávia Nascimento sert de liant entre les différents tableaux présentés, allant du trampoline à la corde à danser. 

Après Montréal, Muse sera présenté en décembre à Drummondville et au Diamant de Québec, puis, une fois sa tournée québécoise terminée, partira à l’assaut des États-Unis en février 2023. 

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