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«Cendrillon» prend des airs de comédie aux Grands Ballets

Cendrillon est présenté à la salle Wilfrid-Pelletier jusqu'au 4 juin et le sera de nouveau du 8 au 10 septembre. Photo: Les Grands Ballets Canadiens, Sasha Onyshchenko

Les Grands Ballets présentent cette semaine Cendrillon à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Dans cette chorégraphie de l’Australienne Jayne Smeulders, le ballet prend des airs de comédie. C’est que les deux belles-sœurs de Cendrillon, toujours aussi vaniteuses et mesquines, sont clownesques, au point de voler la vedette à celle qui perdra son soulier de verre… ou son chausson de ballet!

Les deux sœurs vêtues de couleurs criardes font rire le public avec leur partition digne d’un vaudeville, mais elles ont aussi de quoi impressionner par leurs mouvements. Elles se voûtent les épaules et s’arquent les genoux en faisant des pointes et multiplient les grands écarts. Surtout, elles réussissent à faire comme si elles étaient de piètres danseuses en retirant toute finesse de leurs gestes, ce qui ne peut être qu’une tâche ardue quand on a passé une vie à maîtriser de parfaites arabesques.

Ces deux sœurs ont tout: les robes de bal, l’attention de leur mère (interprétée par la première danseuse Myriam Simon, qui prend sa retraite) et de leur beau-père, les bijoux et les cours de danse. Mais elles n’ont pas la grâce de Cendrillon, qui pourra changer son sort lorsqu’elle fera fondre le prince avec son charme et sa bonté.

Si Cendrillon est presque éclipsée par le duo, il demeure qu’elle a, bien sûr, les plus beaux solos, sans compter le magnifiquement romantique pas de deux qui conclut le spectacle. Et quand sonnent les 12 coups de minuit, elle se retrouve prise au centre d’un cercle de danseur.euse.s qui rappelle le cadran d’une montre, avec des mouvements anguleux qui évoquent les aiguilles. Un segment particulièrement réussi!

Par ailleurs, la musique – composée par Prokofiev au siècle dernier et jouée par l’orchestre des Grands Ballets sous la direction de Dina Gilbert – réussit à appuyer tant les moments de charme que ceux de légèreté comique.

Fin travail de costumes

Les décors sont un peu austères pour un ballet qui se déroule dans des châteaux, que le directeur artistique Ivan Cavallari ait voulu en faire une histoire intemporelle ou pas. On s’émerveille devant le carrosse ou la pluie de rideaux scintillants qui accompagne l’apparition de la fée marraine, mais davantage d’opulence çà et là serait bienvenue chez le roi.

Toutefois, les plus de 150 costumes conçus par Marie-Chantale Vaillancourt pour le spectacle compensent amplement cette sobriété. On pense aux robes de bal, évidemment, mais aussi aux animaux. Ici, ce ne sont pas des souris qui accompagnent Cendrillon comme dans le classique de Disney, mais plutôt trois oiseaux, la chorégraphe s’étant inspirée de la version du conte des frères Grimm.

La princesse croisera également une poignée de licornes et quelques nymphes. Ces créatures fantastiques ont été ajoutées spécialement pour les Grands Ballets par Jayne Smeulders, qui avait chorégraphié le spectacle en 2011 pour le West Australian Ballet. Elles ont, elles aussi, de forts beaux costumes, bien qu’elles étirent un peu la scène de la rencontre avec la fée marraine, dont la robe miroitante reflète les décors scintillants qui suivent son apparition.

Un seul costume mériterait d’être revu. Avant de revêtir ses beaux vêtements, Cendrillon porte une robe gris clair. Si l’on apprécie ses jupons et son tablier, on est forcé de constater que la couleur n’est pas optimale. Le ballet étant un exercice physique, la danseuse en vient à exercer une fonction corporelle on ne peut plus normale, mais pas spécialement élégante. Les cercles de sueur sous les bras, ça brise l’illusion que toutes ces figures se font sans effort.

Cendrillon est présenté à la salle Wilfrid-Pelletier jusqu’au 4 juin, puis en supplémentaires du 8 au 10 septembre. Le 2 juin, une performance décontractée organisée pour près de 1000 personnes avec des besoins particuliers est organisée par le Centre national de danse-thérapie, qui travaille à favoriser un accès à l’art pour tous.tes.

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