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Mélange des genres avec Ludovico Einaudi

Photo: Cesare Cicardini/collaboration spéciale

Le pianiste de renom Ludovico Einaudi nous fait traverser toute une gamme d’émotions.

Un compositeur et pianiste classique qui puise avec audace dans la discographie pop et rock ayant marqué sa jeunesse? Un grand contingent de fans montréalais répondraient sûrement sans hésitation : «C’est Gonzales!» Mais ce n’est pas de notre showman invétéré du rap orchestral dont il est ici question. Ludovico Einaudi, maestro italien des ambiances minimalistes qui trône au sommet des palmarès de musique classique, a d’abord découvert sa fibre artistique sous l’influence des Beatles, des Rolling Stones et de Bob Dylan, avant de se consacrer à une formation classique rigoureuse.

Le musicien natif de Turin, qui évolue au sein d’un milieu plutôt à l’écart de ses contemporains (Philip Glass et Steve Reich, pour n’en nommer que deux), n’a jamais hésité à brouiller les pistes et les écoles de pensée au fil de ses 11 (!!) albums. Après sa prestation seul au piano à la salle de concert Oscar Peterson de l’Université Concordia en 2011, il revient cette fois à Montréal accompagné d’une cohorte de 10 musiciens – pianos, claviers, instruments à cordes et manipulations électroniques figurent à l’ordre du jour.

«C’est très naturel pour moi de mélanger tous les éléments qui m’inspirent, remarque Einaudi lorsqu’on le joint à New York. J’ai grandi en écoutant toutes sortes de belles choses, et je tiens à ne pas mettre de côté ces influences.»

In A Time Lapse, son plus récent album, qui a vu le jour dans un monastère, témoigne d’abord de sa volonté de jumeler les arrangements classiques et les textures électroniques, mais aussi de mêler les ambiances atmosphériques et l’orchestration plus musclée.

Sa touche élégante et contemplative plaît depuis belle lurette aux réalisateurs de cinéma qui, à plus de 20 reprises, ont fait appel à ses mélodies surprenantes et parfois déroutantes (on peut notamment entendre ses pièces dans Intouchables, Doctor Zhivago et plusieurs œuvres du compatriote Nanni Moretti). Pour sa part, le compositeur n’oubliera jamais son grand émerveillement à la suite de son premier visionnement de The Shining, qui aura changé à jamais son rapport au cinéma. «J’ai une profonde admiration pour les techniques très inattendues qu’utilisait Stanley Kubrick pour insérer la musique dans ses trames narratives. La magie opère lorsqu’on brusque ou déstabilise le rythme entre ce qu’on voit et ce qu’on entend. C’est ce que je trouve formidable du septième art.»

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Ludovico Einaudi
À la salle PIerre-Mercure
Jeudi soir à 20 h

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