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Kania triomphe dans Sister Act à Paris

PARIS – La version française de la comédie musicale «Sister Act», adaptée du célèbre film mettant en vedette Whoopi Goldberg, a quitté l’affiche du Théâtre Mogador de Paris, dimanche, après 283 représentations. En dix mois, le «musical de Broadway» a enflammé cette salle de 1600 places et attiré 350 000 spectateurs.

Ce succès doit énormément à la performance d’une Québécoise jusqu’ici inconnue, Kania Allard, qui tient le rôle principal, celui de Dolorès Van Cartier, une chanteuse contrainte de se cacher dans un couvent pour échapper à des tueurs.

S’il est trop tôt pour dire qu’une star est née, on peut affirmer que Kania (elle n’utilise que son prénom) a été la révélation de ce spectacle familial très réussi, par ailleurs salué par une critique habituellement peu portée sur ce genre.

Il faut dire que toute l’intrigue tourne autour de son personnage, qui transforme un groupe de bonnes sœurs cloîtrées en reines du disco, de la soul et du gospel.

Dimanche, lors de la dernière représentation, Kania a encore porté le spectacle de bout en bout, avec énergie et générosité, en dépit d’une grippe sévère et malgré l’émotion qui l’a assaillie à plusieurs reprises.

La jeune femme était émue encore, après le salut final et les ovations, lorsqu’elle a remercié le public au nom de la troupe, composée de 32 chanteuses-danseuses-comédiennes impeccables, dont la comédienne québécoise Carmen Ferlan dans le rôle de la mère supérieure.

«Merci pour l’année incroyable qu’on a passé. J’ai gagné le loto avec ce rôle magnifique», a-t-elle lancé, en soulignant que l’émotion lui faisait retrouver son accent québécois.

Son accent, la jeune femme ne l’a en fait gommé que pour chanter. Née à Montréal, d’origine haïtienne par sa mère costumière au Cirque du Soleil, elle est arrivée en France il y a une dizaine d’années comme «fille au pair» avant de devenir chanteuse de soul et de jazz.

Choisie parmi plusieurs centaines de candidates, elle a appris à danser et à jouer la comédie. La première avait eu lieu en septembre, en présence de l’actrice américaine Whoopi Goldberg, qui avait recommandé à la Québécoise de «prendre le rôle comme un cadeau, d’en profiter et de s’éclater», se rappelle-t-elle.

En 1992, le film Sister Act (Rock n’ Nonnes au Québec) avait remporté un succès international et propulsé Whoopi Goldberg, aujourd’hui coproductrice du spectacle, au rang de star mondial. Devenu 20 ans plus tard une comédie musicale soigneusement calibrée et efficace, Sister Act a triomphé à Londres (un million de spectateurs, selon les producteurs) avant d’être créé à Broadway et présenté à Hambourg, Milan ou encore Vienne.

La version parisienne s’appuie sur un orchestre de vrais musiciens jouant en direct et une équipe d’une centaine de personnes. Le livret est entièrement francophone et multiplie les clins d’oeil à la réalité française, sans trahir l’intrigue, qui se situe à Philadelphie dans les années 70.

Pour Kania, Sister Act aura été un joli tremplin, en attendant la suite.

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