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Retour au bercail pour Rufus Wainwright

Photo: Collaboration spéciale

Il monte sur scène pour la première fois à Montréal depuis un an. Entouré de sa famille et de ses nombreux amis, Rufus Wainwright célébrera l’œuvre de sa défunte mère, Kate McGarrigle. Depuis son décès en 2010, une série de concerts en sa mémoire ont eu lieu à Londres, New York et Toronto. Trois ans plus tard, le clan Wainwright rentre au bercail, dans le quartier Outremont, où Kate a vécu, pour clore cet hommage dans un nouveau spectacle intitulé Cheminant vers ma ville. À l’occasion, Métro a attrapé au vol Rufus Wainwright.

Au bout du fil, Rufus Wainwright contenait difficilement son désir de rentrer à Montréal, dans le quartier où il a grandi. En Europe depuis plusieurs mois, il s’est promené entre la France, l’Espagne, l’Italie et la Suisse, entre les festivals de musique classique et la pop seventies de son dernier album. «C’était vraiment trippant, mais maintenant je ne fais que rêver de Montréal!», lance-t-il d’emblée.

Lundi le 8 août, un double concert se tiendra au Théâtre Outremont pour célébrer le répertoire de Kate McGarrigle. Martha et Rufus Wainwright seront accompagnés de leur tante, Anna, ainsi que de plusieurs amis de la famille, dont Joel Zifkin, Michel Pepin, Brad Albetta et Thom Gossage. À la différence des concerts précédents, celui-ci sera axé plus sur la célébration de l’œuvre de Kate McGarrigle plutôt que sur le recueillement, insiste Rufus. «C’est comme si on ne voulait pas que ça ait de fin, et surtout pas une fin spirituelle. On veut aussi que ce soit un party», explique celui qui, depuis, est devenu père.

Ces dernières années, le chanteur l’admet, il a délaissé un peu la pop pour se consacrer à son amour pour la musique classique, en composant l’opéra Prima Donna notamment. Avec son dernier album, Out of the Game, paru l’an dernier, il a effectué un retour à la pop des années 1970, un album qu’il n’aurait pu réaliser sans avoir traversé l’épreuve de la mort de sa mère. Celle-ci a toujours été pour lui sa première influence, mais aussi son premier public, confie-t-il. «Je pense que j’ai toujours chanté pour ma mère. Je savais qu’à la fin de la journée, j’allais lui téléphoner et lui envoyer les nouveaux enregistrements. Quand j’y pense, en l’écoutant me conseiller c’est comme si je retournais à mes quatre ans à chaque fois», rigole le chanteur. En même temps, il admet que le fait de ne plus avoir cette critique l’a amené vers de nouveaux horizons musicaux. «Quand elle est morte, j’ai vraiment chanté pour moi-même et personne n’a eu depuis un tel pouvoir sur mes compositions, continue-t-il. Peut-être un jour ma fille, quand elle sera grande!»

Si sa mère n’est plus là pour le guider au quotidien, Rufus Wainwright s’enthousiasme cependant tous les jours de «l’incroyable legs» dont il a hérité. Si ses influences se sont multipliées depuis son premier tube, l’essence de l’écriture reste la même pour le chanteur. «Peu importe que ce soit de la pop ou du folk, ce qui importe c’est la beauté et la pureté de l’émotion exprimée, résume-t-il. Et ma mère et moi sommes champions là-dedans.»

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Rufus Wainwright vient de fêter ses 40 ans à Madrid. À 6 ans, il apprenait le piano, et à 13 ans, il suivait ses parents en tournée, rêvant déjà d’avoir son hit à lui. Pour ce concert-hommage, l’artiste aujourd’hui bien établi revient là où sa carrière a commencé.

S’il a déjà exprimé auparavant des craintes d’atteindre une certaine date de péremption comme artiste, Rufus Wainwright ne s’en inquiète plus. Il semble avoir posé son pied à terre.

Et quand on lui rappelle qu’Elton John, l’une de ses grandes influences, a dit de lui qu’il était l’un des meilleurs compositeurs au monde, Rufus Wainwright corrige systématiquement son interlocuteur sans toutefois s’en enorgueillir. «Il n’a pas dit que j’étais l’un des meilleurs, il a dit que j’étais le meilleur», rectifie-t-il, visiblement fier.

Toute une messe à la mémoire de Kate
La veille du concert-hommage, à 13h30, la place McGarrigle sera officiellement inaugurée par l’arrondissement d’Outremont dans la section fermée de l’avenue Laurier, entre Querbes et Durocher.

Le soir-même, à 19h, le documentaire Sing Me The Songs that Say «I Love You», réalisé par Lian Lunson, sera présenté en première nord-américaine. Le film est basé sur un concert qui s’est tenu à New York en 2011 et qui réunissait entre autres Rufus Wainwright, Martha Wainwright, Anna McGarrigle, Emmylou Harris, Norah Jones, Krystle Warren et Michael Ondaatje.

Lundi, en plus des proches collaborateurs de la famille, s’ajouteront au concert Robert Charlebois, Michel Rivard, Marie-Michèle Desrosiers et Fanny Bloom. «On veut que ce soit des vieux et des nouveaux amis», spécifie Rufus.

En plus des chansons de sa mère, certains invités puiseront dans leur propre répertoire. Les fonds amassés au cours de l’événement seront versés au Fonds Kate McGarrigle, qui permet de pousser la recherche sur le sarcome. «Ma mère avait elle-même un diplôme de McGill en sciences et elle croyait en la guérison et en la recherche.»

Cheminant vers ma ville
Au Théâtre Outremont. Le lundi 8 août à 18h et à 21h30

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