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La danse peut-elle aider les malades du Parkinson?

Sheryl Ubelacker - La Presse Canadienne

TORONTO – Dans un grand studio de danse de l’École nationale de ballet du Canada, à Toronto, plus d’une dizaine de danseurs étirent leurs bras en traversant la salle au même rythme que la musique du piano, suivant attentivement les mouvements de leur instructrice.

Il ne s’agit pas d’une classe de jeunes ballerines en collants et en chaussons, mais d’un groupe d’adultes atteints de la maladie de Parkinson, qui participent à une étude visant à déterminer de quelle façon la danse pourrait soulager leurs symptômes et altérer le cours de leur maladie.

Les 15 participants, la plupart accompagnés d’un proche, miment les gestes de l’instructrice qui dirige la séance hebdomadaire de 75 minutes, d’abord assis, puis debout, et finalement en ajoutant des pas chorégraphiés qui les font bouger sur le plancher de danse.

Dans leur «numéro» final, les danseurs incarnent des shérifs qui se déplacent dans un bar du Far West en tirant quelques coups de feu, tandis que leurs pieds se déplacent en suivant un arrangement musical de circonstance.

«Ma femme m’a persuadé de participer», affirme Bill Ferguson, 72 ans, en se joignant à ses partenaires de danse pour une collation dans la salle de repos de l’école de danse.

M. Ferguson a reçu un diagnostic de Parkinson il y a environ six ans, et même s’il ne sait pas trop si la danse soulage ses symptômes, sa femme et lui apprécient le côté récréatif du cours, et le fait de pouvoir côtoyer d’autres personnes aux prises avec la maladie.

Rachel Bar, qui a été une danseuse de l’École nationale de ballet avant d’obtenir son diplôme de psychologie clinique à l’université Ryerson, est celle qui a lancé l’idée d’un cours de danse pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Des études ont montré que la danse, de façon anecdotique du moins, permet de soulager temporairement certains symptômes de la maladie de Parkinson, un trouble neurologique débilitant qui peut causer des tremblements, de la rigidité musculaire, des problèmes d’équilibre et un ralentissement des mouvements corporels.

Mme Bar pense que la danse procure aux malades quelque chose qui va au-delà du simple exercice physique ou de la physiothérapie.

Elle s’est associée à Joseph DeSouza, un neuroscientifique de l’université York, afin d’étudier comment l’apprentissage et l’exécution de pas de danse sur une période de 12 semaines affecte les symptômes et le cerveau des participants.

La moitié des membres du cours se sont portés volontaires pour l’étude. Ils se sont soumis à un examen d’imagerie par résonance magnétique environ deux semaines après le début du cours, en septembre, et l’examen sera répété de nouveau en décembre.

«Nous leurs demandons de visualiser leur danse quand ils subissent l’examen», a expliqué M. DeSouza.

Les chercheurs tenteront de détecter des changements anatomiques et fonctionnels dans le cerveau des participants durant les examens, précise le neuroscientifique.

Rachel Bar espère que les examens d’imagerie par résonance magnétique permettront de fournir des preuves tangibles des bénéfices neurologiques et physiques de la danse pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, qui touche 100 000 Canadiens et sept millions de personnes à travers le monde.

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