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Le «dieu du rap» dans la matrice

Photo: youtube

Eminem présente le clip de la chanson Rap God.

Avec son plus récent disque, le très solide The Marshall Mathers LP II, Eminem a réussi ce que plusieurs croyaient impossible: revenir à l’avant-scène avec des rimes aussi mordantes que pertinentes, en choquant les bien-pensants et en satisfaisant les fans de longue date. On le comprendra donc d’oser prétendre, sans la moindre once d’ironie, qu’il est à nouveau le «dieu du rap» dans son plus récent clip.

À la manière de l’album qui est truffé de références au passé, le clip nous propose de revenir en arrière, avec des scènes qui semblent tout droit tirées du film 8 Mile (le fameux rap battle, immortalisé dans le clip Lose Yourself) et une esthétique qui rappellera probablement de bons souvenirs aux fans âgés de 35 ans et plus.

Il va sans dire que les plus jeunes fans d’Eminem ne risquent pas de réaliser qu’il a endossé le visage de Max Headroom, icône des années 1980 apparue sur les ondes de Channel 4 au Royaume-Uni en 1984.

Ce que tout le monde risque de comprendre, toutefois, c’est cette référence directe à The Matrix, alors qu’on nous montre Eminem, assis dans une chaise de barbier et connecté par une tresse de fils à une batterie de caméra scannant des rayonnages complets de disques, livres et vidéos qui semblent remplir son cerveau hyperactif de tout le savoir nécessaire pour devenir le dieu du rap.

Remarquablement dépourvu des habituelles clowneries qui caractérisent la plupart des vidéos de l’artiste, ce Rap God aussi sobre qu’efficace prouve, hors de tout doute, qu’Eminem est revenu au sommet de son art.

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Léché mais trop vide
Contrairement à Eminem, qui a vécu une sorte de rédemption cette année, Justin Bieber a connu ce qu’on pourrait appeler un «annus horribilis». Plutôt que de ramener ses incontournables succès sur les palmarès, les  médias se sont attardés à ses innombrables frasques adolescentes, confirmant que la jeune pop star avait encore bien du chemin à faire avant d’être prise au sérieux.

C’est peut-être ce qui explique l’approche sobre choisie pour illustrer All That Matters, une chanson RnB qui met de l’avant le côté adulte du jeune Canadien.

Le clip risque de plaire aux hordes de jeunes filles qui voient en Bieber le sexe-symbole de sa génération: le chanteur se contente de toiser la caméra avec un air de séducteur blasé, mettant de l’avant son petit corps de plus en plus tatoué dans une dizaine de tenues à la mode.

Évidemment, il ne s’adresse pas qu’à ses auditrices, et ses charmes semblent avoir de l’effet sur une bimbo blonde qui se contente de se contorsionner de bonheur devant l’œil de la caméra. Un clip léché et supposément sexy, qui s’avère malheureusement aussi vide que la personnalité de sa vedette.

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Retrouvez Nicolas Tittley à l’émission Haut-parleurs, le mercredi à 20 h 30, à Musique-Plus, ainsi qu’à Cliptographie et à MusiMax illustré, à MusiMax.

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