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CBC/Radio-Canada supprimera 657 emplois

Photo: Yves Provencher/Métro

MONTRÉAL – Le couperet annoncé est finalement tombé, jeudi à la Société Radio-Canada, qui devra composer avec de nouvelles compressions de 130 millions $ qui se traduiront par l’élimination de 657 postes à temps plein sur deux ans.

Le président-directeur général de Radio-Canada, Hubert Lacroix, en a fait l’annonce aux employés, jeudi, tout en indiquant qu’il n’était pas facile pour lui de leur livrer de pareilles nouvelles.

Il a précisé qu’il n’avait d’autre choix que de «réimaginer» la société d’État au moment où le paysage médiatique est en pleine mutation pour qu’elle devienne à la fois «plus petite, plus concentrée et plus agile».

M. Lacroix a soutenu qu’il avait été forcé d’en arriver là en raison entre autres d’un ralentissement général dans le marché de la publicité, des cotes d’écoute décevantes de la télévision anglaise, des revenus publicitaires d’Espace Musique et de CBC Radio 2 se situant bien en deçà des attentes et de la perte des droits de diffusion des matches de la Ligue nationale de hockey au profit de Rogers Media.

Du côté des services français, les compressions atteignent 42,2 millions $, ce qui se traduira par l’élimination de 312 postes, dont 230 dès cette année. La société d’État n’offrira pas de programmes de retraite volontaire.

Pour les services anglais, les compressions se chiffrent à 82,4 millions $ et 334 postes à temps plein seront éliminés.

Hubert Lacroix a expliqué pourquoi les coupes financières nettement plus importantes à la CBC ne conduiraient pas à des réductions de personnel plus marquées par rapport à la SRC.

«La SRC, quand elle utilise des producteurs indépendants, le producteur indépendant utilise des radio-canadiens dans la livraison de son programme. Quand on coupe un programme chez Radio-Canada ou qu’on enlève des dollars dans la grille de télévision, on impacte l’émission. En impactant l’émission, on impacte aussi les employés de Radio-Canada qui travaillent dessus ou les employés de Radio-Canada qui sont engagés par le producteur indépendant.»

Il a enchaîné en disant que «lorsqu’on va chez CBC, CBC ne fait pas ce genre d’émissions à l’interne. Elle va à l’externe. On paie des dollars donc, c’est pour ça qu’on retire plus de dollars du côté de CBC et que ça ne se traduit pas en personnes mais en dollars».

La décision de la Ligue nationale de hockey de céder les droits de diffusion de ses matchs à Rogers Media explique en grande partie le fait que ce sont les services des sports, tant en anglais qu’en français, qui seront les plus durement touchés.

Hubert Lacroix a précisé que la SRC ne rivalisera plus avec les diffuseurs privés pour les droits de sports professionnels.

Bien que le réseau anglophone de Radio-Canada, CBC, soit assuré de conserver les matchs du samedi soir à Hockey Night in Canada et la finale de la Coupe Stanley durant quatre ans, la société d’État n’en tirera aucun revenu.

M. Lacroix a également souligné que le sport amateur fera désormais l’objet d’une couverture plus modeste. Il a précisé qu’il continuait de croire en l’importance de couvrir des événements de premier plan comme les Olympiques mais il a, tout de suite, apporté un bémol majeur.

«Nous ne diffuserons que des événements nous permettant d’atteindre la rentabilité», a-t-il fait valoir.

Interpellée aux Communes sur ces compressions, la ministre du Patrimoine, Shelly Glover, a déclaré que Radio-Canada avait assez d’argent pour remplir son mandat.

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