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Plus tard qu’on pense de Fred Pellerin: le temps l’emportera

Photo: collaboration spéciale

Le sablier fait son effet dans Plus tard qu’on pense, le nouvel album musical de Fred Pellerin.

«J’ai toujours peur de manquer quelque chose, d’avoir oublié une affaire, confie au téléphone la figure la plus connue de Saint-Élie-de-Caxton. Je sens une urgence par rapport à ma vie, à ma famille, au projet collectif. Je pense qu’il est toujours un peu plus tard qu’on pense et qu’on devait attendre de moins en moins.»

Le temps, Fred Pellerin l’a exploré dans toutes ses œuvres – le conte n’a-t-il pas ce rapport à la mémoire qui fait que l’on sauve les choses du temps? – et elle est la pièce maîtresse de son dernier disque.

Plus dépouillé que le précédent C’est un monde, avec des guitares qui semblent être jouées à côté de l’oreille, Plus tard qu’on pense est un effort doux, sensible et généralement homogène, où des reprises de classiques de Gilles Vigneault et de Stephen Faulkner côtoient une traduction en français de Tom Waits et deux textes brillamment écrits de René Richard Cyr.

L’émotion est à fleur de peau, la voix posée, l’instrumentation d’un classicisme indémodable. «On dirait que je chante pour une personne et que je conte pour mille», avance le conteur le plus populaire du Québec.

«Pour moi, écrire une chanson, c’est un peu compliqué… Je n’ai pas le trou fait en forme de chanson. Il faut que je me force!» – Fred Pellerin, qui signe 3 des 12 pièces de Plus tard qu’on pense

Une mélancolie certaine se dégage d’ailleurs des thèmes abordés, rendant le voyage musical beau et déprimant à la fois.

«Il y a des continents que j’arrive à visiter comme il faut quand je raconte mes histoires, décrit la source d’inspiration des films Babine et Ésimésac. Mais il y a certain ‘tits bouts de nuances, ces émotions-là… je ne sais pas si c’est de la mélancolie ou de la tristesse, mais c’est un questionnement, un doute et quelque chose qui nous dit: ‘‘Tordons-y le corps et faisons-y voir qu’on n’est pas mort’’, et la chanson me permet d’aller là. C’est comme si j’y allais à la chainsaw quand je conte, et là je peux faire du petit coup de bistouri avec la chanson.»

Fred PellerinPlus tard qu’on pense
En magasin dès lundi

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